L’époque où le soccer était considéré comme un sport exclusivement masculin est définitivement révolue. Pour la toute première fois au Québec, les footballeuses de 17 ans et moins peuvent désormais évoluer dans une ligue entièrement féminine.
La Ligue féminine de soccer mineur du Québec (LFFMQ) start ses activités samedi dans le cadre d’un jamboree (tournoi préparatoire) à Gatineau.
Pour le second, cinq équipes forment ce nouveau circuit, soit le Blitz de Montréal, les Jaguars de la Rive-Sud, les Cobras de Laval, les Valkyries de Gatineau et les Wildcats de la Rive-Nord de Montréal.
«Certaines filles se débrouillaient déjà bien dans le réseau de soccer scolaire mixte parmi les gars, mais il fallait leur offrir une plate-forme pour qu’elles puissent aussi se comparer entre elles.»
«Le soccer reste un sport de collision et on perdait beaucoup de joueuses de 13 à 15 ans. Il y a de la place pour nos filles dans le soccer avec contacts. Parfois, ça peut les démotiver d’affronter des gars de 17 ans qui s’entraînent depuis plusieurs années. On tenait à leur offrir un cadre peut-être moins intimidant», a expliqué le vice-président de la LFFMQ, Benoît Audette.
Vers une enlargement
La ligue civile printanière souhaite éventuellement s’étendre à d’autres régions, lorsque le bassin de joueuses de 15, 16 et 17 ans le permettra.
Pour le second, une soixantaine de joueuses sont divisées au sein des cinq équipes qui évoluent sur le terrain en formule six contre six. Le plan est de passer le cap des 100 joueuses dès l’an deux, en 2025.
«Il n’y a pas encore beaucoup de filles par équipe actuellement et on veut solidifier ça en assurant d’abord la pérennité de ce groupe d’âge pour ensuite ajouter une catégorie pour les 13-14 ans. Après, si tout se tient bien, on pourrait penser à une enlargement du nombre d’équipes», a indiqué M. Audette.
Signe qu’il semble y avoir une belle ouverture des filles à la création de cette ligue entièrement féminine, pas moins de 50% des inscrites n’ont pas joué au soccer à ce jour, que ce soit en mode contact ou en flag.
Les championnats canadiens
Les gens derrière la création de la LFFMQ ont eu la bénédiction de Soccer Québec en janvier pour aller de l’avant avec le projet, ce qui a fait en sorte qu’ils se sont rapidement tournés vers des commanditaires et des levées de fonds pour lancer leurs activités.
Le calendrier comportera cinq matchs de saison régulière en plus des séries.
La formule à six contre six est celle qui prévaut aux championnats nationaux U18. L’an dernier, le Québec a atteint la finale de l’événement, même si la province demeurait la seule à ce jour à ne pas avoir une ligue féminine mineure.
«La ligue nous permettra de mieux recruter et de faire en sorte que les filles vivront une meilleure compétition entre elles. Le premier objectif demeure de donner une likelihood aux filles de jouer entre elles pour nous assurer une meilleure rétention. Le deuxième objectif sera l’facet compétitif», a fait valoir Benoît Audette.
Les prochains championnats canadiens auront lieu en juillet, à Hamilton.
Pas en compétition avec le rugby
Traditionnellement, les filles adeptes de sports activities de collision se tournent vers le rugby, qui connaît un franc succès. Tout indique que l’arrivée d’une ligue féminine de soccer pour mineures ne nuira pas à cet essor.
«Nous sommes en très bons termes avec Soccer Québec. Dans les dernières années, le flag soccer a connu un bon succès, mais on ne l’a jamais vu pour autant comme une forme de compétition.»
«Nous avons six filles sur l’équipe du Québec de rugby senior qui ont fait du flag soccer pendant l’hiver. Pour nous, ces sports activities se font dans une certaine complémentarité et peuvent se pratiquer en parallèle», a commenté le directeur général de Rugby Québec, Hugo Montérémal.
En 2023, la fédération comptait environ 3400 athlètes, dont 48% qui sont des dames. Il y a une quinzaine d’équipes juniors (13 à 18 ans), comme quoi il n’y a pas lieu de croire que l’avènement d’une ligue féminine de soccer viendra bousculer les habitudes.
Du côté de la LFFMQ, le son de cloche est le même.
«Dans nos équipes, on n’a actuellement aucune fille qui provient du rugby. Notre however n’est pas de s’approprier les filles du rugby ou du flag soccer, mais de développer le soccer américain auprès des filles intéressées», a rappelé Benoît Audette, vice-président de la ligue.
Quant à ceux qui seraient frileux à l’idée que leur fille soit initiée au soccer avec contacts, ce dernier rappelle que Soccer Canada et Soccer Québec rendent obligatoires aux entraîneurs les cours de contacts sécuritaires pour apprendre à bien plaquer et à bien encaisser un plaqué.