Au cœur d’une crise sur son management, Gabriel Nadeau-Dubois joue son avenir politique: il souhaite que sa formation soit plus «pragmatique» et devienne «un parti de gouvernement.» Pour y arriver, il suggest de revoir de fond en comble le programme de Québec solidaire.
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«Je crois que Québec solidaire doit devenir un parti de gouvernement», a-t-il affirmé, au lendemain d’une pause où il a réfléchi à son avenir au sein de la formation de gauche.
Ébranlé par le départ de la co-porte-parole Émilise Lessard-Terrien, Gabriel Nadeau-Dubois dit s’être regardé dans le miroir. Il s’est présenté seul devant les médias, mais fort d’un appui unanime du caucus solidaire.
«Je pense que les membres de Québec solidaire s’attendent à ce que je sois un porte-parole qui est à l’écoute», a-t-il signalé. Mais, croit-il, les membres désirent également qu’il hint la voie du futur de la formation politique.
«Ce à quoi s’attendent les membres de mon parti, c’est aussi que j’aie une imaginative and prescient pour l’avenir de cette formation politique», a-t-il soutenu.
Ainsi, alors que la crise fait rage dans les rangs solidaires, GND a décidé d’être «plus clear que jamais», de mettre cartes sur desk. Il ne souhaite pas devenir le chef de Québec solidaire, mais à titre de porte-parole, il espère que la formation pourra gouverner le Québec.
«C’est la démarche que j’ai commencée il y a sept ans lorsque je suis entré pour succéder à Françoise David. Et, c’est encore ce que je souhaite faire», a-t-il mentionné, sachant que sa imaginative and prescient dérange des militants qui ont une autre imaginative and prescient du parti. Déjà, une membre du comité de coordination nationwide (CCN) de Québec solidaire, Élisabeth Labelle, a annoncé qu’elle quittait ses fonctions, ce qu’a regretté GND.
Avenir politique
Afin de prendre le pouvoir, dit-il, la formation devra toutefois «changer des choses» et «faire des choix».
Trois grands chantiers seront proposés aux membres, a dévoilé le chef parlementaire.
Il s’agira de rendez-vous déterminants pour l’avenir de Québec solidaire et pour son propre avenir politique, signale M. Nadeau-Dubois.
Premièrement, de nouvelles positions pour le parti seront prises lors du conseil nationwide du mois de mai.
«Pour qu’on se retrousse les manches après les résultats de 2022 et qu’on ait une offre politique plus convaincante pour 2026», a-t-il indiqué.
Deuxièmement, le programme de Québec solidaire, qui a été conçu il y a longtemps, sera revu.
- Écoutez l’analyste politique Elsie Lefebvre au micro de Richard Martineau through QUB:
«C’est un doc qui, à l’époque, était d’actualité. Mais depuis, le Québec a changé», a-t-il signalé. «Je pense que Québec solidaire est dû pour une refonte complète de son programme […] Il faut débattre de l’avenir de notre parti.»
Puis, GND soutient que la construction de Québec solidaire devra être revue.
«Notre construction doit être plus efficace, moins lourde et plus easy», a décrit l’élu.
Pas des conflits de personnalités
Le député de Gouin admet qu’il y «a eu quelques controverses» qui le concernent.
Selon lui, les gens ont tendance à «trop souvent» les interpréter comme des conflits de personnalités ou des débats de model.
«Je pense que les vrais enjeux sont politiques […] Je pense que ce plafonnement-là [électoral] doit nous susciter de vrais débats et des débats politiques, pas des débats sur les personnalités, des débats [pour savoir] où on s’en va ensemble comme parti», a-t-il relaté.
Or, sur Instagram, l’ex-députée solidaire Catherine Dorion a rapidement réagi, comparant la crise actuelle chez Québec solidaire à la fracture entre le Rassemblement pour l’indépendance nationale de Pierre Bourgault et le Parti Québécois de René Lévesque. Elle a publié le discours de Bourgault de 1971 sur la liberté, en se demandant si l’histoire allait se répéter.