Toute sa vie, Jillian Dempsey a vécu et joué au hockey dans la région de Boston. Pour la première fois, il est inscrit Montréal sur son chandail.
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Affronter Boston en séries de la LPHF revêt donc un sentiment particulier pour l’attaquante de 33 ans.
«C’est très bizarre. Mais cette saison, mon équipe est Montréal et je vais tout faire pour l’aider!» a assuré Dempsey après un entraînement, la semaine dernière, avant le début de la demi-finale.
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L’Américaine a été la capitaine pendant six ans du Pride de Boston, elle a joué avec le Blade de Boston, dans une autre ligue senior féminine. Elle a porté le C à l’Université Harvard. Une pure laine du Massachusetts.
«C’est spécial, mais dans le fond, je n’ai jamais joué pour cette équipe de Boston! Je n’ai pas de souvenir rattaché à elle», a indiqué celle qui avait été surprise d’avoir été le choix de 11e tour de Montréal au repêchage de la LPHF.
«Et ça ne me rappelle pas vraiment Boston, car les matchs ont lieu à Lowell. Ce n’est pas Boston!» a-t-elle ajouté, petit sourire en coin.
Adaptation
C’est donc une campagne d’adaptation pour Dempsey. Nouvelle ville, nouvelle équipe, nouveau rôle. Celle ayant récolté 28 points en 24 rencontres la saison dernière dans la Fédération Première de Hockey pivote le quatrième trio de Montréal, se contentant de quatre points.
«J’essaie de profiter de chaque présence. Mon temps de jeu est plus limité, mais je dois avoir un impact, amener de l’énergie, effectuer un bon échec avant. Je dois faire en sorte que ce n’est pas facile de jouer contre moi», a expliqué l’ancienne représentante des États-Unis lors d’un Mondial senior.
Une prof en pause
Dempsey a également mis en veilleuse sa carrière d’enseignante pour vivre l’expérience de la LPHF. Elle était prof au primaire depuis neuf ans à Winthrop, sa ville natale.
«C’est un métier qui me passionne et ça m’a vraiment manqué, a-t-elle raconté avec beaucoup d’émotion. Mais un championnat pourrait me consoler!»
À la date limite des transactions, des rumeurs voulaient qu’elle ait demandé à être échangée. Ça ne s’est pas produit. Dempsey n’a pas boudé dans son coin, elle a continué à travailler fort et d’encourager ses coéquipières, même quand elle a été clouée au banc lors du premier match jeudi face à Boston. Samedi, elle a patiné pendant 1 min 37 s sur les 111 min 44 s qu’a duré la rencontre, gagnée 2 à 1 en troisième période de prolongation par les visiteuses, à la Place Bell. Elle a assisté impuissante au premier but de Boston. Malgré tout, elle peut partager sa grande expérience des séries.
«Il y a des montagnes russes d’émotions durant une saison, mais encore plus en séries. Il ne faut pas être trop être excité quand les choses vont bien, ni déprimé quand ça ne va pas de notre côté. On doit se reconcentrer rapidement.»
Des conseils qui seront bien utiles pour une équipe qui tentera de rester en vie, mardi, au Tsongas Center à Lowell.
Une rivalité qui remonte à l’enfance
L’attaquante Jillian Dempsey a grandi en vivant à fond la rivalité Bruins-CH dans la LNH.
«Chaque match contre le Canadien rend les partisans de Boston fébriles. C’est une rivalité de longue date et très compétitive. Quand les deux clubs s’affrontent, on sait que ce sera une bataille âprement disputée», a-t-elle souligné récemment à l’Auditorium de Verdun.
Même si Dempsey n’a pas eu la chance d’assister en personne à plusieurs matchs entre les deux ennemis jurés, «parce que c’est vraiment difficile d’avoir des billets», elle garde de bons souvenirs des affrontements devant la télévision.
Et les Bruins, c’est toujours son club. Disons qu’elle a eu chaud quand Boston a encore une fois disputé un septième match au premier tour des séries. La saison passée, ses favoris s’étaient inclinés lors de la partie ultime face aux Panthers de Floride. Cette fois, ils ont eu raison des Maple Leafs de Toronto.
«J’ai crié! J’ai passé quelques jours à la maison et j’étais au même endroit que l’an dernier quand j’avais regardé le septième match face à la Floride, alors j’avais comme un drôle de sentiment. Mais c’était beaucoup plus plaisant de gagner cette fois! J’étais beaucoup plus énervée.»
Seule contre tous
La numéro 14 de Montréal se faisait donc un peu taquiner dans le vestiaire, puisqu’il y a plusieurs Ontariennes qui ont encouragé les Leafs.
«Je ne sais pas s’il y a vraiment des gens, peu importe le sport, tant du côté masculin que féminin, qui aiment Boston. Je ne pense pas que les clubs de Boston sont très appréciés», a quant à elle observé l’entraîneuse-chef Kori Cheverie.