Les anciens joueurs du Canadien Maxim Lapierre et Guillaume Latendresse ont maintenant un nouveau jouet, mais pas question que des «singeries» nuisent à leur projet.
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Si les deux amis ont accepté de se lancer dans l’aventure de la Ligue nord-américaine de hockey (LNAH), ce n’est pas pour retourner 15 ans en arrière, quand les mêlées générales et les combats arrangés étaient légion.
«On ne dit pas qu’on va éliminer les bagarres. Ce qu’on veut éliminer, ce sont les singeries, prétend Lapierre au Journal. Les partisans sont fiers de leur équipe, alors c’est important que les joueurs aient un comportement exemplaire.»
Propriétaires d’une nouvelle équipe à Saint-Hyacinthe, Lapierre et Latendresse ont déjà jeté les gants dans la LNH. Pour eux, les batailles font «parties du hockey, sont tolérées et légales». Ce qu’ils veulent éviter, ce sont les débordements, notamment lors de l’échauffement.
«Ce n’est pas de la lutte. Ça arrive un combat, mais ça n’a pas besoin de devenir un cirque», lance Lapierre, ajoutant que la LNAH s’en va dans la bonne direction et que «les partisans sont rendus ailleurs».
«Les parents vont pouvoir amener leur enfant aux matchs», assure-t-il.
Sanctions
L’important pour le duo, c’est de punir sévèrement les gestes dangereux, avec des suspensions ou même des exclusions.
«Après ça, un nouveau joueur de talent va rentrer parce qu’il va se sentir en sécurité. Il y aura un effet boule de neige», estime Lapierre, qui souhaite rapatrier des Québécois qui évoluent, entre autres, en Europe.
Directeurs généraux
Ayant initialement refusé de se joindre à la LNAH, faute de temps, Lapierre et Latendresse ont visionné quelques matchs et la passion a pris le dessus.
Les deux papas sont déjà occupés avec leur boulot d’analystes à TVA Sports, leur balado, La Poche Bleue, et leurs nombreux produits alcoolisés. Ce qui ne les a pas empêchés de se nommer directeurs généraux.
Latendresse a déjà occupé ce poste avec les Riverains M18 AAA du Collège Charles-Lemoyne. Mais ce sera une première pour son complice.
«Je crois beaucoup en la préparation, dit Lapierre. Je fais mes devoirs, j’étudie, je fais des appels, je visionne des matchs, je pose des questions aux autres propriétaires.
«Je sais que c’est difficile, je n’arriverai pas en disant que je connais tout, mais la base du hockey, ce n’est pas un tour de magie», poursuit l’homme de 39 ans.
Bien entourés
Afin de les épauler, le duo a fait appel à deux anciens du club Cool FM de Saint-Georges: le Maskoutain Dominic Lapensée, comme entraîneur-chef, et Martin Larivière, en tant qu’entraîneur adjoint et directeur général adjoint.
Larivière a même déjà porté les couleurs d’anciennes organisations de Saint-Hyacinthe dans la LNAH.
«On voulait des gens qui connaissaient la ligue, qui ont eu du succès et qui sont aimés des joueurs. On ne voulait pas arriver là et mettre un ancien coéquipier comme entraîneur juste pour avoir un nom», soutient Lapierre.
Lapierre et Latendresse auront besoin de toute l’aide nécessaire pour se préparer au repêchage d’expansion, en juin.
Place au Bataillon
En baptisant leur formation le Bataillon, Maxim Lapierre et Guillaume Latendresse ont voulu rendre hommage à un pan de l’histoire de la Montérégie.
Latendresse a fait un lien avec certains noms d’équipe de la région, évoquant entre autres les Gaulois, les Mousquetaires, les Voltigeurs, les Sieurs, les Jets, les Forts et les Patriotes, lors du dévoilement à leur balado.
«[Ils sont] tous reliés à la guerre et au passé de cette région axé sur gagner nos territoires, gagner nos places, a-t-il noté à La Poche Bleue. On cherchait un nom intéressant qui cadrait avec ça. Il y a aussi le 6e Bataillon du Royal 22e Régiment de l’armée canadienne qui est à Saint-Hyacinthe.»
Pour Lapierre, «la discipline, le respect, le sacrifice» et l’engagement sont des valeurs que les proprios souhaitent mettre de l’avant avec ce club aux couleurs vert kaki et gris.
Sur le logo, il y a un chevalier tenant un bâton de hockey. Ça ressemble un peu à celui de l’Assurancia de Thetford, plus récent champion dans la LNAH.
Engouement étonnant
L’enthousiasme pour le retour du circuit à Saint-Hyacinthe après une absence de 15 ans a surpris les deux comparses. Ils ont reçu plein de courriels de gens intéressés à embarquer dans le bateau.
«Ça n’a aucun bon sens. On doit être rendu à 25 marqueurs et autant de gars de sécurité!» souligne au Journal Lapierre, déjà emballé après avoir visité les installations au stade Louis-Philippe-Gaucher, pouvant accueillir plus de 2000 spectateurs.