Le soleil brillait haut dans le ciel pour dire adieu à Jean-Pierre Ferland samedi matin, au centre-ville de Montréal. Artistes, famille, amis et gens du public se sont retrouvés à la Basilique Cathédrale Marie-Reine-du-Monde pour rendre ce dernier hommage national au petit roi disparu.
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Les adieux à Jean-Pierre Ferland se sont faits tout en chansons et en émotions samedi matin à la Basilique Cathédrale Marie-Reine-du-Monde de Montréal. Parmi les moments bouleversants de ces funérailles nationales, on retient les prestations de Ginette Reno, de Claude Dubois et de Mélissa Bédard en duo avec la conjointe de Jean-Pierre Ferland, Julie Anne Saumur.
Plusieurs prestations en l’honneur de Jean-Pierre Ferland resteront gravées dans les mémoires des gens dans l’assistance comme de ceux qui assistaient à l’événement de la maison.
La mythique chanson Une chance qu’on s’a a pris une puissance et une signification encore plus particulière lorsqu’elle a été interprétée par la chanteuse Mélissa Bédard, rejointe sur scène par Julie Anne Saumur, l’amoureuse des 16 dernières années de Jean-Pierre; magistrale prestation suivie par une ovation debout et des éclats de voix. Et que dire des deux chanteuses s’enlaçant à la toute fin: une touchante image d’affection et de douleur apaisée, car partagée.
La grande Ginette Reno a de nouveau fait vibrer les cœurs avec son interprétation d’Un peu plus haut, un peu plus loin qui avait été préenregistrée et qui a été diffusée sur écran géant. Encore une fois, les larmes ont coulé sur les joues des amis du petit roi.
Autre moment puissant de cette cérémonie de deux heures: lorsque Claude Dubois est venu offrir sa chanson Si Dieu existe à une assistance plus qu’émue.
La chanteuse Florence K a livré une version poignante de la chanson La musique, une pièce tirée de l’album Écoute pas ça du chanteur disparu, accompagnée de musiciens classiques.
Quant à Jean-Sébastien Lavoie, il a chanté Je ne veux pas dormir ce soir alors que tout au long de la cérémonie, un groupe de choristes enjolivaient certaines pièces; parmi ceux-ci, Judi Richards et France Castel, célèbres choristes de Jean-Pierre du temps des albums Jaune et Soleil.
Émouvants témoignages
François Legault a été le premier à s’adresser aux gens dans l’église bondée et à la maison. «Le 27 avril dernier, un géant nous a quittés. Jean-Pierre a eu 20 ans toute sa vie. Toute sa vie, il a gardé son cœur d’enfant. Jean-Pierre Ferland a vraiment touché le cœur du Québec. Au nom de toute la nation québécoise, merci, Jean-Pierre», a-t-il déclaré tout en récitant des paroles de certaines des plus grandes chansons du petit roi.
Très émue, la fille de Jean-Pierre Ferland, Julie, s’est remémoré de beaux souvenirs de famille vécus avec son père, un artiste aimé par tout le Québec. «À mes yeux, mon père était un feu d’artifice […] Il est parti tranquille et a souri avec son sourire d’enjôleur», a-t-elle raconté. Son frère Bruno a tenu à remercier amis et gens du public pour les nombreux éloges et mots de réconfort des dernières semaines.
Les images de Jean-Pierre Ferland parlant de la mort, de l’amour et de sa vie, diffusées sur des écrans de télévision, ont fait sourire les gens à travers leurs larmes. «L’amour a été ma source de vie, ma source d’inspiration. J’ai eu une belle vie, je ne pouvais pas demander plus que ça», l’entendait-on dire.
«Je suis chavirée de tout l’amour offert par le Québec», a soufflé Julie Anne Saumur, la conjointe des 16 dernières années de Jean-Pierre Ferland. «Le poète en lui a su charmer la chanteuse en moi. La vie était folle et belle avec toi. Merci pour ces seize belles années de bonheur, mais j’en aurais pris bien d’autres. Une chance qu’on s’est eu», a-t-elle ajouté.
Le texte écrit par Antoine Ferland, l’un des frères du chanteur, lu par sa fille Sylvie Ferland, a été poignant, car il y était question de la famille, de la fierté et de l’amour entre deux frères.
Devant la basilique, sur la rue René-Lévesque, plusieurs admirateurs, lors de l’arrivée du cortège, se sont mis à applaudir en l’honneur du grand artiste décédé le 27 avril dernier à l’âge de 89 ans. Tout près, place du Canada, une file d’attente d’admirateurs souhaitant obtenir leurs places dans l’église s’était formée dès 6 h 30 ce matin.
«Mélissa Bédard qui chante Une chance qu’on s’a avec la conjointe de Monsieur Ferland était un passage complètement émouvant et bouleversant qui a complètement soulevé la salle. La conjointe de Monsieur Ferland qui témoignait de son humour au quotidien et du personnage tout en simplicité et en excentricité était un moment fort. Ce fut une très belle cérémonie, très émouvante, un super beau moment à honorer le monument Ferland. C’était un rendez-vous national», ont confié Jean-Philippe Doyon, 34 ans, et Anaelle Champoux, 33 ans de Granby, des admirateurs qui se sont rendus à Montréal à 7 h 30 samedi matin pour assister aux funérailles de leur idole.
Voici le fil de la cérémonie minute par minute:
10 h 49 – Arrivée de l’urne et du cortège funéraire de Jean-Pierre Ferland devant la Basilique Cathédrale Marie-Reine-du-Monde.
11 h – Entrée de l’urne dans la basilique et début de la cérémonie avec l’interprétation de Je reviens chez nous par un quatuor à cordes.
11 h 04 – L’archevêque de Montréal, Mgr Christian Lépine, entame la célébration religieuse.
11 h 07 – «Un géant nous a quittés»: François Legault prend la parole pour rendre hommage au défunt chanteur.
11 h 14 – Florence K interprète la chanson La Musique.
11 h 19 – «À mes yeux, mon père était un feu d’artifice»: les enfants de Jean-Pierre Ferland, Julie et Bruno livrent un émouvant témoignage.
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11 h 23 –Témoignage vidéo de Pierre Séguin, ami de Jean-Pierre Ferland.
11 h 25 – Le pianiste François Cousineau interprète T’es belle, pendant qu’une vidéo posthume de Jean-Pierre Ferland est projetée.
11 h 29 – La conjointe de Jean-Pierre Ferland, Julie Anne Saumur, lui rend un hommage poignant.
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11 h 34 – Interprétation de «Je ne veux pas dormir ce soir» par Jean-Sébastien Lavoie.
11 h 39 – Le biographe de Jean-Pierre Ferland, Marc-François Bernier, retrace la vie du défunt chanteur.
11 h 43 – Le pianiste Daniel Mercure interprète Conversation entre Jean-Pierre et Daniel.
11 h 47 – La nièce de Jean-Pierre Ferland lit une lettre écrite par son père Antoine adressée au chanteur lors de sa «supposée retraite» (son «supposé dernier show»).
11 h 51 – Mgr Lépine entame la procession religieuse des funérailles.
12 h 11 – La chanteuse Mélissa Bédard et la conjointe de Jean-Pierre Ferland interprètent en duo Une chance qu’on s’a, accompagnées d’un quatuor à cordes; elles reçoivent une ovation debout.
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12 h 18 – La procession religieuse se poursuit.
12 h 36 – Claude Dubois interprète Si Dieu existe, précédé d’une version enregistrée de la chanson chantée par Jean-Pierre Ferland.
12 h 40 – Poursuite de la cérémonie religieuse.
12 h 47 – Interprétation en vidéo de la chanson Un peu plus haut, un peu plus loin, par Ginette Reno.
12 h 54 – L’urne funéraire de Jean-Pierre Ferland quitte la Basilique Cathédrale Marie-Reine-du-Monde sur un enregistrement audio de Avant de m’assagir.
12 h 58 – Fin des funérailles nationales.
Témoignages recueillis en marge de la cérémonie
«C’est un monument. Il a accumulé les succès pendant 60 ans de carrière. C’était quelqu’un de gentil, charmant et drôle. C’est le gars avec qui on aurait voulu prendre une bière. Ses succès vont continuer de nous rouler dans la tête.»
– François Legault
Jean-Pierre Ferland «est venu chanter à notre mariage».
– Bernard Drainville
«On célèbre les œuvres de Jean-Pierre. Ça me fait chaud au cœur. Il nous a légué tellement de belles chansons. C’est vraiment quelqu’un qui avait une excellente plume.»
– Judi Richards
«Jean-Pierre m’a écrit deux chansons: Je parle aux animaux et C’est à 14 ans que la vie commence. Non seulement pour cela, mais aussi pour honorer son œuvre. Je trouve ça le fun qu’on ait demandé d’arborer du jaune, car je trouve que c’est ce qu’il a laissé dans notre vie, des chansons tellement réconfortantes. Tous ses grands succès laissés en héritage à tout le Québec, c’est incalculable. Pour moi, Jean-Pierre Ferland fait partie de ma vie et de ma famille. Écouter du Jean-Pierre Ferland nous rassure et nous réconforte. C’est un de nos plus grands.»
– Nathalie Simard
Mon meilleur moment, «c’est quand j’ai couché avec».
– Clémence Desrochers
«C’est important. Jean-Pierre m’a accompagné dans tout mon développement musical, depuis ma première guitare. J’ai eu le privilège de chanter avec lui. Ses chansons sont intemporelles et m’accompagneront jusqu’à ma fin.»
– Éric Lapointe
«J’ai connu Jean-Pierre à l’époque de l’album Jaune. On était amis. Il était animateur à la télé et on avait chanté ensemble, même si je ne suis pas du tout une chanteuse. Ce sont de beaux souvenirs.»
– Louise Deschâtelets
«Ce qui est important, c’est ce qu’on laisse derrière nous. Il a tellement laissé une trace indélébile, des mots autant joyeux que tristes. Ce sont des traces qui n’auront jamais de dates de fin, je pense que c’est ça le plus beau cadeau qu’il nous a fait.»
– Claudette Dion
«C’était un homme qui dégageait tellement d’amour et qui était tellement attachant qu’on ne pouvait s’empêcher de l’aimer. Il a travaillé souvent avec ma fille Florence K. C’était un homme souriant, affable, éternellement amoureux de la vie et des gens.»
– Natalie Choquette
«J’ai parti un peu ma carrière en chantant avec lui et on a ensuite beaucoup chanté ensemble en duo, en trio. J’ai aussi la chance d’avoir une chanson de Jean-Pierre sur un de mes albums Tout doux que je vais câliner toute ma vie. Aujourd’hui, on est un peu triste, mais en même temps il laisse tellement de belles chansons qu’on va garder et chanter. On n’oubliera jamais ses œuvres et Jean-Pierre.»
– Marie-Élaine Thibert
«Il était facile d’accès, désinvolte, amoureux de musique et redoutable chanteur.»
– Gregory Charles
«Il laisse beaucoup au Québec. Il nous a racontés dans ses chansons. C’est un homme de passion et j’ai eu le bonheur et le privilège de partager la scène avec lui. On se connaît depuis des années, et quand on a partagé la scène, j’ai senti cette passion qui l’habite, on le voyait dans sa voix, dans ses yeux. Musicalement, il vivait sa musique.»
– Angèle Dubeau
«Il était tellement près des gens. C’est ce qui faisait son charme. On était avec lui sur la scène, d’une certaine façon. Il y avait une espèce de symbiose avec le public.»
– Pierre Karl Péladeau
«Je suis très touché qu’on m’ait invité»
– Yves Jacques
«C’est un artiste qui a marqué la francophonie mondiale et un homme adorable. J’ai eu la chance de l’avoir comme ami.»
– André Robitaille
«C’est un gars qui était très réconfortant pour beaucoup de Québécois»
– Kevin Parent
«Je le vois comme une fête. Même si c’est la mort, il y a quelque chose pour l’honorer et tout ce qu’il nous lègue comme artiste.»
– Jo Bocan
«Je suis fébrile. Même si j’ai chanté plein de fois avec, on veut que ce soit parfait. On a perdu un grand homme, mais aussi un bout d’histoire. Ça m’attriste beaucoup.»
– Mélissa Bédard
««J’ai tellement travaillé avec Jean-Pierre. Tout au long de ma carrière, j’ai beaucoup chanté avec lui. On a plein de beaux souvenirs avec lui. C’est quelqu’un qui s’est toujours renouvelé. Il n’a jamais été dépassé.»
– Véronique Béliveau
«Tout l’amour qu’on a pour Jean-Pierre… L’admiration, la gratitude pour son œuvre. On est tous très reconnaissants de ce qu’il nous a donné.»
– Dorothée Berryman
«C’était un ami qui m’a pris sous son aile quand j’ai commencé et un artiste qui aimait profondément les autres artistes. C’est ce qu’on ressentait quand on passait du temps avec lui.»
– Luc de la Rochellière
«C’est énorme. Jean-Pierre Ferland, c’est un géant de la culture québécoise et un ambassadeur de la francophonie un peu partout dans le monde.»
– Guillaume Cliche-Rivard
«Jean-Pierre Ferland est un chanteur tellement important, Jaune est mon album d’adolescence. Je l’ai toujours suivi avec une grande admiration. C’était une idole.»
– Michel Laperrière
«J’ai joué dans Le petit roi, et on a eu la chance d’aller chez lui, de manger chez lui et de pratiquer. Le premier texte que j’ai appris est L’assassin mondain de Jean-Pierre. C’était un moment d’anthologie, quand j’oubliais les paroles, il reprenait. C’était un beau souvenir. C’était un grand, un très grand, il faut se rappeler de nos grands, de Vigneault, de Dubois qui est encore en vie et qu’on doit chouchouter.»
– Stéphane Côté
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