Les autorités ont contraint un restaurant montréalais de fermer ses portes pendant 10 jours après que son propriétaire ait été tué par balles dans le stationnement de l’établissement.
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La juge administrative Marie-Jeanne Duval a récemment entériné une suggestion conjointe de la Direction du contentieux de la Régie des alcools des courses et des jeux ainsi que du Restaurant Lounge Rosana.
En plus de la suspension temporaire du permis de restauration, une amende de 4000$ a été imposée.
Ce dénouement fait suite au meurtre retentissant de son propriétaire, Ziad Jebrini-Nahban, le soir du 4 mars dernier.
Il se trouvait à bord du véhicule de sa conjointe, dans le stationnement de l’établissement, lorsqu’il aurait été surpris par un tireur.
L’assassin n’a laissé aucune chance à l’homme de 71 ans, ouvrant le feu à plusieurs reprises.
Le ou les suspects auraient pris la fuite à bord d’une Honda Civic qui était munie d’une plaque volée, avait-on rapporté. Le bolide avait toutefois été incendié.
Ziad Jebrini-Nahban avait été avisé par les policiers que sa vie était menacée; il aurait trempé dans la contrebande de tabac et de shisha, selon des informations qu’avait obtenues notre Bureau d’enquête.
«Incidents criminels»
La décision rendue par la juge Duval, dont Le Journal a obtenu copie, souligne que le Rosana a exploité «son permis d’alcool d’une manière qui porte atteinte à la sécurité publique et qui nuit à la tranquillité publique».
On y cite la mort de Ziad Jebrini-Nahban et d’autres «incidents criminels».
Rappelons que près d’un mois avant le meurtre, le Rosana – spécialisé dans la cuisine syrienne – a été visé par une attaque au cocktail Molotov. L’établissement avait également été ciblé par un incendie criminel en février 2023.
La Régie fait aussi mention de contraventions à la Loi concernant la lutte contre le tabagisme en lien avec la consommation de shisha ainsi que la «surcharge» de clients.
Pas d’arrestation
Le fils de la victime, Yesr Jebrini, a d’ailleurs indiqué à la Régie qu’il retirait une demande pour avoir l’autorisation d’augmenter la capacité d’accueil de l’établissement.
Selon le registraire des entreprises, Yesr Jebrini était l’unique propriétaire des lieux au moment de l’attentat contre son père, mais dans tous les rapports policiers, le défunt était identifié comme étant le copropriétaire du commerce.
Aucune arrestation n’a été réalisée dans cette affaire, selon les dernières informations dont disposait le Service de police de la Ville de Montréal.
Il s’agissait du 7e homicide de l’année sur le territoire de la métropole.
-Avec Maxime Deland, Agence QMI