OTTAWA | Le Parti conservateur de Pierre Poilievre a fini par se brancher: il votera contre la hausse de l’impôt sur le gain en capital.
M. Poilievre a brisé le suspense qui durait depuis le dépôt du budget Freeland, à la mi-avril, dans un discours prononcé à la Chambre des communes.
«Les milliardaires ne paieront pas parce que le premier ministre leur a donné deux mois après l’annonce, avant la mise en œuvre de cette taxe, pour pouvoir quitter le pays avec leur argent», a balancé M. Poilievre dans un discours.
Le gouvernement Trudeau fait de la hausse du taux d’inclusion du gain en capital une question de justice fiscale. Il fait valoir que le salaire des travailleurs est imposé à 100%, contrairement aux revenus engrangés par la vente d’un actif dont la valeur a augmenté – appelés «gains en capital» –, comme des actions d’entreprise ou une propriété secondaire à loyer, imposés à 50%.
La mesure libérale vise à taxer 67% des profits réalisés au-delà des 250 000$ par année.
Mais, selon M. Poilievre, la mesure libérale va plutôt «tuer des emplois» et nuire à l’économie.
«Ça va simplement augmenter le coût de nourriture, ça va rendre les médecins moins disponibles, et ça va rendre les chèques de paye plus petits», a-t-il affirmé.
La nouvelle ponction fiscale auprès des mieux nantis permettra au trésor public de s’enrichir de 20 milliards $ sur cinq ans, selon les calculs des fonctionnaires fédéraux.
Le gouvernement Trudeau souhaite investir massivement dans la construction de logements grâce à ces nouveaux revenus.
Le Parti conservateur a annoncé qu’il proposerait plutôt une réforme de la fiscalité qui visera à réduire les impôts des «plus pauvres et [de] la classe moyenne» et à s’attaquer aux paradis fiscaux et «aux grands cadeaux du gouvernement aux grandes entreprises».
Le débat sur l’imposition du gain en capital a animé la joute partisane à la période des questions, Justin Trudeau accusant le Parti conservateur de «se ranger du côté des mieux nantis».
Le chef conservateur Pierre Poilievre a rétorqué que la mesure libérale ne ferait qu’augmenter le fardeau fiscal sur les épaules de la classe moyenne.