«Ce sont mes deux enfants qui se sont fait voler leur 5000$ qu’ils devaient avoir quand je vais mourir», dénonce un retraité en colère de la Rive-Nord, qui dit s’être fait avoir par une arnaqueuse en raison de la sécurité défaillante de la Banque Royale.
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«Je veux que la Banque Royale me rembourse mon 10 000$ parce que la sécurité a été percée par une arnaqueuse», plaide Serge Fortin, un avocat à la retraite de Québecor, entreprise propriétaire du Journal.
«Ça s’est passé un samedi après-midi. J’aurais dû dès le départ être méfiant», confie celui qui a porté plainte à la police de Sainte-Thérèse après les événements survenus en mai dernier.
Stratagème bien huilé
Comme souvent avec ce type de fraude, le stratagème utilisé par l’arnaqueuse est réglé au quart de tour. Chaque mensonge est tissé pour faire basculer en douce la victime dans la toile du criminel.
Tout commence par un coup de téléphone.
Au bout du fil, une personne, qui se fait passer pour une employée de la Banque Royale, lui dit qu’une transaction frauduleuse vient d’être effectuée au Mexique et qu’il faut agir pour éviter que l’argent ne s’envole de son compte de banque.
Après avoir discuté avec sa femme, la fausse employée demande à parler à Serge Fortin.
«Elle m’a demandé d’ouvrir mon compte RBC avec l’application sur mon cellulaire. À ce moment-là, je ne lui ai rien transmis comme informations sensibles», raconte-t-il.
Un texto de double authentification apparaît alors sur son cellulaire avec un code à mettre dans l’application pour ouvrir une session, mais Serge Fortin affirme que ce message n’avait pas la mise en garde habituelle.
«D’habitude, ce texto a la mention: “Ne le partager à personne. La RBC ne vous le demandera JAMAIS”. Je me suis dit: “Ça doit forcément être quelqu’un de la RBC”, car elle a modifié le message», explique-t-il.
Serge Fortin fournit alors ce code à la fausse employée parce qu’il pense qu’elle va l’aider à bloquer les soi-disant fausses transactions frauduleuses qui auraient eu lieu au Mexique.
10 000$ envolés
L’arnaqueuse passe ensuite à la deuxième étape.
Elle suggère fortement à Serge Fortin de l’aider à virer 10 000$ dans son propre compte. Pourquoi?
«Elle m’a dit: “Vous pouvez transférer 10 000$ maximum par jour, donc je vais transférer 10 000$ dans votre propre compte pour bloquer les transactions frauduleuses que les gens pourraient faire ces prochaines 24 heures”», détaille-t-il.
«S’agit-il d’une employée ou d’une ex-employée? Son langage était le même que celui du département des fraudes. La formation semblait être la même», déplore Serge Fortin, qui n’a plus jamais vu depuis la couleur de son argent.
La RBC se défend
Interrogée par Le Journal, la Banque Royale s’est défendue en disant comprendre qu’une telle situation puisse être «stressante» et en disant examiner chaque incident au cas par cas.
«Après une évaluation attentive, nous avons communiqué plus de détails à notre client au sujet de cette situation spécifique. Pour des raisons de confidentialité, nous ne pouvons en dire plus sur ce dossier», a expliqué sa porte-parole, Jessica Assaf.
L’institution financière a rappelé l’importance de prendre toutes les précautions possibles pour bien vérifier la validité des gens qui virent ou obtiennent des fonds.
«En cas de doute, les clients doivent communiquer avec nous en composant le numéro se trouvant au verso de leur carte de débit ou de crédit», a-t-elle ajouté.
«Nous rappelons aux clients qu’un conseiller RBC ne leur demandera jamais de divulguer leur NIP ou leur code d’accès à usage unique», a-t-elle conclu.