Ne parlant pas un mot de français à son arrivée dans la métropole, une serveuse d’origine mexicaine qui trouvait impensable de ne pas parler «la langue de Montréal» profite d’un programme de francisation gratuit pour l’apprendre directement sur son lieu de travail.
Chaque mercredi matin, Brenda Barrera Rodriguez franchit à 9h la porte du restaurant où elle travaille sur l’avenue Mont-Royal, et ce n’est pas pour commencer à préparer la salle avant son service.
Pendant une heure, la jeune femme de 28 ans va plutôt apprendre la langue de Molière à l’aide d’une professeure particulière qui se rend sur son lieu de travail directement: une alternative aux cours en classe qui entrent en conflit avec son horaire de travail à temps plein.
«On regarde toutes les choses qui sont intéressantes pour moi et que j’aimerais apprendre. Ça s’adapte à mes besoins», a-t-elle expliqué dans un français fluide.
En plus de la jeune femme, deux cuisinières de l’établissement, aussi d’origine hispanique, suivent actuellement le même programme.
Encourager l’emploi du français
Brenda Barrera Rodriguez profite du programme «Dialogue – Apprendre le français» mis en place par l’Association des sociétés de développement commercial de Montréal (ASDCM), en partenariat avec le cégep du Vieux Montréal, pour encourager l’emploi du français dans les restaurants de la métropole.
Financée par le ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration, cette initiative gratuite pour les commerces participants est destinée aux employés qui ont une maîtrise limitée de la langue.
«Je suis vraiment contente de faire partie de ce programme parce que c’est très accessible et pratique, a reconnu la serveuse du Twisted Burger, une chaîne de restaurants. Pour moi, c’est vraiment difficile d’aller à une école parce que je travaille toute la journée.»
Pour le gérant du restaurant et conjoint de Mme Barrera Rodriguez, Alejandro Velazquez, il était inimaginable que ses employés n’accueillent pas les clients en français lorsqu’ils entrent dans son commerce.
«Moi, j’incite toujours à apprendre le français. C’est évident qu’au Québec, on a vraiment besoin de connaître la langue», a soutenu celui qui est arrivé du Mexique il y a presque 20 ans.
Comme ses employés, ce sont 145 personnes travaillant dans près de 70 restaurants montréalais qui bénéficient de cette formation de français en présentiel.
Plus facile pour son intégration
Celle qui a maintenant obtenu sa résidence permanente est venue une première fois à Montréal en 2018 lors d’un stage d’université. Elle a choisi d’en faire son chez-soi deux ans plus tard après avoir trouvé l’amour.
À ses yeux, il était important d’apprendre le français «parce que c’est la langue de Montréal, a-t-elle ajouté. Aussi pour la culture et pour comprendre la façon de vivre ici, je pense que c’est bon d’apprendre la langue officielle.»
Au bout d’un an de cours, Brenda Barrera Rodriguez a avoué qu’elle essaye toujours de parler en français, même lorsqu’elle ne travaille pas.
«Ce n’est pas facile, mais on continue à apprendre», a admis de son côté M. Velazquez.