Le médecin spécialiste accusé du viol en groupe d’une jeune artiste savait qu’elle ne voulait pas de relation sexuelle et avait même essuyé un refus, mais il jure avoir obtenu par la suite son «consentement général» malgré qu’il savait qu’elle était sous l’effet de la drogue.
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«Il y avait des gémissements, pour moi c’était un consentement à l’activité», a témoigné avec assurance le docteur Stephan Probst, ce mardi au palais de justice de Montréal.
L’air assuré, l’ex-chef de département de l’Hôpital général juif de Montréal a juré qu’il n’avait jamais forcé une jeune artiste à un trip à trois à l’été 2020, se dressant complètement en faux par rapport à la version de la plaignante qui jure avoir été violée ce soir-là.
La jeune femme, dont l’identité est protégée par la cour, avait expliqué qu’à l’époque, elle désirait «expérimenter» sexuellement avec une femme. Elle avait ainsi rencontré en ligne Wendy Devera, qui l’avait invitée dans le luxueux penthouse du Vieux-Montréal appartenant à Probst.
Deux versions
En confiance, la plaignante avait accepté, en précisant qu’elle ne souhaitait pas de relation avec un homme. Elle aurait alors été violée par le couple, après s’être fait servir un verre contenant de la MDMA.
«J’utilisais toutes mes forces, mais rien ne fonctionnait, avait dit la jeune femme. Alors j’ai laissé tomber, je pouvais juste attendre que ça passe, que ce soit fini.»
Après qu’elle a réussi à quitter, la police a été contactée et la femme a subi des tests à l’hôpital pendant que le policier essayait de comprendre ce qui s’était passé, étant donné l’état de la jeune femme.
Or, selon l’accusé, tout était fait avec consentement. C’est qu’à l’époque, il avait fréquemment des trips à trois avec Devera et d’autres «jeunes femmes», a-t-il dit, si bien qu’il souhaitait quand même que la plaignante les rencontre chez lui.
«Je gardais un petit espoir qu’elle change d’avis», a témoigné Probst.
Consentement
Il a ensuite expliqué avoir servi une petite quantité de MDMA à la jeune femme, qu’elle aurait acceptée. Lors de son témoignage, la victime alléguée avait été catégorique sur le fait qu’elle ne prenait jamais de drogues dures, en raison de sa crainte de perdre le contrôle.
Le trio s’est ensuite rendu dans le spa, où Probst aurait tenté un rapprochement pour essuyer un refus.
Sauf que peu après, il jure que tout a changé, même s’il a admis en contre-interrogatoire n’avoir jamais parlé de consentement avant le viol allégué.
«Le consentement a été implicite et pas explicite», a-t-il dit, affirmant ensuite qu’il n’avait pas mis de préservatif puisque selon lui la femme était d’accord, même s’ils n’en avaient pas discuté.
«Elle n’a pas changé de comportement, elle était cordiale, gentille», a-t-il ajouté, laissant ainsi entendre que la drogue n’avait eu aucun effet sur elle.
Son procès, ainsi que celui de Devera, se poursuit ce mercredi avec le témoignage de celle-ci, devant la juge Suzanne Costom.