PARIS | Parce qu’il juge que l’entraîneuse-cheffe Bev Priestman leur a dit la vérité en fonction des informations glanées sur la plainte d’espionnage et d’un entretien avec la principale intéressée, le Comité olympique canadien (COC) estime que les sanctions imposées à l’équipe féminine de soccer sont «adéquates» et assureront un match «juste et équitable», jeudi, contre la Nouvelle-Zélande.
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Lors d’un point de presse virtuel très couru, mercredi soir, heure de Paris, le chef de la direction et secrétaire général du COC, David Shoemaker, et le chef du sport Eric Myles ont expliqué les sanctions imposées au programme de soccer féminin.
Pleinement conscient que plusieurs vont néanmoins entretenir des doutes sur le rôle de Priestman dans l’opération du drone, Shoemaker assure que le COC va collaborer avec l’enquête de la FIFA et celle externe lancée par Soccer Canada. Il a mentionné aussi que des sanctions supplémentaires seront prises si des informations incriminent la sélectionneuse.
«Notre objectif était de s’assurer que les sanctions reflètent la gravité des gestes posés et permettent que le match Canada–Nouvelle-Zélande soit disputé de façon juste et équitable», a expliqué Shoemaker, qui était débarqué dans la Ville Lumière seulement depuis 30 heures au moment de la rencontre virtuelle. «En congédiant deux membres importants du personnel et avec le retrait de l’entraîneuse-cheffe pour le premier match, on pense avoir atteint ces objectifs même si certains auront des doutes. Il n’y a pas d’images des entraînements des autres adversaires de la phase de groupe, ce qui signifie qu’il n’y a pas davantage possible pour le Canada.»
La victoire, mais pas à tout prix
La victoire est recherchée, mais pas à tout prix. «Le COC souhaite que l’équipe de soccer soit sur le podium, a affirmé le grand patron du COC, mais la victoire doit se faire seulement de la bonne façon en respectant le fair-play. Nous sommes convaincus d’avoir pris les mesures appropriées et nous allons demeurer en contact avec la FIFA, qui poursuit son enquête.»
Shoemaker a assuré que les images captées à deux occasions des entraînements néo-zélandais par le drone étaient en possession uniquement de l’analyste Joseph Lombardi et que Priestman n’était pas au parfum de son initiative et qu’elle n’a pas été impliquée dans cette histoire qui laissera un œil au beurre noir au Canada.
Un geste isolé?
Cette histoire est-elle un geste isolé ou ce comportement est-il une façon plus répandue du côté du Canada qui pourrait voir s’entacher la médaille d’or remportée à Tokyo en 2021? À cette question d’un collègue, Shoemaker a eu la réponse suivante. «On n’a aucune information que de telles actions auraient pu se produire à Tokyo. Dans le contexte de la pandémie où tout était fermé, il est hautement improbable que ça soit arrivé. Il y a toutefois plusieurs questions qui vont au-delà de nos compétences et je souhaite que l’enquête externe de Soccer Canada et celle de la FIFA vont permettre de découvrir ce qui a mené à cette situation déplorable.»
Épée de Damoclès
Parce que la Nouvelle-Zélande a déposé, selon les informations du COC, une plainte pour que le Canada soit privé de ses points dans l’éventualité d’une victoire, les championnes en titre se retrouvent avec une épée de Damoclès au-dessus de leur tête.
«C’est dans leur droit de déposer une plainte officielle, a indiqué Myles, et la Nouvelle-Zélande pourrait aussi déposer un protêt en cas de défaite. Pour le moment, on a l’assurance que le match aura lieu en bonne et due forme même s’il est possible qu’une sanction supplémentaire soit ajoutée. On a eu des discussions avec le Comité olympique de la Nouvelle-Zélande, avec qui on partage des valeurs très similaires et qui ont amené une bonne compréhension de ce qui s’est passé, mais on n’a pas parlé avec la fédération de soccer.»