L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a déclenché, mercredi, son plus haut niveau d’alerte sanitaire au niveau international face à la résurgence des cas de variole simienne en Afrique. Si la situation n’inquiète pas au Québec, la situation reste sous surveillance.
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«C’est une situation qui devrait tous nous préoccuper», a déclaré lors d’une conférence de presse le directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Lors d’une réunion aujourd’hui, un comité de l’OMS a estimé que les critères étaient réunis pour déclarer une urgence de santé publique internationale face à l’augmentation de cas de la variole simienne.
L’épidémie actuelle, partie de la République démocratique du Congo (RDC) et pour l’heure circonscrite en Afrique, a ses spécificités, notamment en étant un virus plus contagieux et dangereux. Son taux de mortalité est estimé à 3,6%.
160% de plus
Un total de 38 465 cas de cette maladie, anciennement connue sous le nom de «variole du singe» ont été recensés dans 16 pays africains depuis janvier 2022, pour 1456 décès, avec notamment une augmentation de 160% des cas en 2024, selon des données publiées par l’agence de santé Africa CDC.
«L’OMS s’engage, dans les jours et les semaines à venir, à coordonner la riposte mondiale […] afin de prévenir la transmission, de traiter les personnes infectées et de sauver des vies», a affirmé le Dr Tedros.
Prêt à agir
À Toronto, les cas sont aussi en forte augmentation puisqu’un total de 93 a été confirmé le 31 juillet dernier, en comparaison à 21 au mois de juillet 2023, a affirmé l’agence publique torontoise mardi. Début août, les États-Unis ont déclaré une urgence de santé publique après avoir recensé plus de 6600 cas.
Au Québec, entre le 1er janvier et le 13 août 2024, 10 cas de variole simienne ont été déclarés, indique par courriel le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS).
«Nous n’avons pas constaté de hausse significative par rapport à l’année dernière, où sept cas avaient été déclarés au cours de la même période. Au total, 12 cas ont été recensés pour l’ensemble de l’année 2023», indique la porte-parole Marie-Pierre Blier, rappelant qu’en 2022 il y avait eu 527 cas rapportés dans la province.
Alexandre Dumont Blais, directeur général de l’organisme Rézo, qui s’occupe notamment de sensibiliser le public aux dépistages d’infections sexuellement transmissibles, affirme être prêt à rebondir si le nombre de cas venait à augmenter dans les prochains jours ou semaines à Montréal, notamment.
«On est prêt à agir, même si pour le moment nous n’en sommes pas là. On rappelle que le vaccin, avec deux doses, protège très bien et va réduire les symptômes de la maladie », explique-t-il.
Qu’est-ce que la variole simienne?
- Pour vous faire vacciner gratuitement, vous pouvez prendre rendez-vous sur le site CliqSanté.
- La variole simienne ou mpox (pour monkeypox en anglais) est une maladie virale qui se propage de l’animal à l’homme, mais qui se transmet aussi par contact physique étroit avec une personne infectée par le virus.
- La nouvelle souche fait apparaître des éruptions cutanées sur tout le corps, quand les précédentes souches étaient caractérisées par des éruptions et des lésions localisées, sur la bouche, le visage ou les parties génitales.
- en 2022, une épidémie mondiale s’est propagée dans une centaine de pays, touchant surtout des hommes homosexuels et bisexuels.
- l’OMS avait décrété une alerte maximale en juillet 2022 face à une flambée de cas dans le monde. L’épidémie avait fait quelque 140 morts sur environ 90 000 cas.