Ottawa dévoilera aujourd’hui une première liste d’une cinquantaine de terrains et d’édifices bientôt prêts à être convertis en logements à travers le pays, dont cinq d’entre eux – incluant les anciens bureaux de l’Office national du film – sont situés au Québec.
L’objectif est ambitieux: dans son budget de 2024, la ministre Chrystia Freeland avait annoncé l’intention du gouvernement de créer 250 000 nouveaux logements en puisant dans les possessions «excédentaires» du fédéral à travers le pays.
Certains bâtiments dans le vaste répertoire sont sous-utilisés ou carrément abandonnés. D’autres sont des terrains appartenant au fédéral sur lesquels pousseront des logements, préférablement abordables, nous indique-t-on.
Il s’agit d’un vaste chantier inédit dont les détails viendront avec le temps. Les ministres fédéraux de l’Approvisionnement, Jean-Yves Duclos, et du Logement, Sean Fraser, en dévoileront les grandes lignes dimanche, au début de la retraite du cabinet.
L’ancien complexe de l’ONF
L’ancien complexe de l’Office national du film (ONF), visible depuis l’autoroute vers l’aéroport de Montréal, est sans conteste le bâtiment le plus connu des Québécois (et l’un des plus imposants) à se retrouver sur la liste.
Cet édifice mythique aux briques beiges était inutilisé depuis le déménagement des activités de l’ONF au centre-ville en 2019. Il a vu le jour en 1956 et avait été construit sur un champ avec rien autour, selon l’organisme Héritage Montréal.
La Ville de Montréal a déjà voulu en faire une école et un hub technologique. En 2022, le complexe a été cédé à la Société immobilière du Canada (SIC), qui participera aux efforts de reconversion du plan du gouvernement Trudeau.
Il est trop tôt pour savoir combien de logements y seront créés.
De somptueux bâtiments
Des chanceux vivront un jour à l’intérieur de l’édifice Léonce Lessard, situé au cœur du centre-ville de Montréal.
Orné de colonnes et surplombé par des armoiries, ce bâtiment fut, à sa création, au début du XXe siècle, un bureau de poste. Dans les dernières années s’y trouvaient des bureaux des Forces armées canadiennes.
D’autres Québécois feront leur vie dans le manège militaire de Rimouski, dont la construction date des années 1910-1911. C’est un autre bâtiment appartenant à la Défense nationale, officiellement classé comme édifice patrimonial, qui sera converti en logements.
«L’intérêt du bâtiment réside dans ses façades imposantes et bien proportionnées de brique rouge, dotées de détails en pierre calcaire lisse ou ébauchée qui offrent un contraste de couleurs et de textures», peut-on lire dans l’annuaire des désignations patrimoniales fédérales.
Des ententes à la pièce
Dès cette semaine, les organismes d’habitations, coopératives, constructeurs, promoteurs et municipalités pourront visiter la liste des 56 bâtiments et y trouveront le point de contact avec le gouvernement fédéral afin d’entamer des discussions.
Il ne s’agit que d’un premier inventaire: des centaines d’autres propriétés apparaîtront graduellement dans la liste fédérale au cours des prochaines années.
Malgré le processus parfois laborieux dans le démarrage de projets immobiliers, on nous indique que l’intention du fédéral est d’y aller «le plus vite possible».
Ottawa demeurera le propriétaire de l’ensemble de ces biens afin d’en assurer «l’abordabilité», nous dit-on.