Les éducatrices en CPE et en milieux familiaux pourraient déclencher une ou plusieurs journées de grève au cours des prochaines semaines pour faire pression sur le gouvernement.
Plus de 3000 intervenantes en centres de la petite enfance (CPE) de Montréal, de Québec, de l’Estrie et de l’Abitibi, ainsi que 9000 responsables de garderies en milieu familial d’un peu partout au Québec, affiliés à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), pourraient débrayer «rapidement» cet automne, si les négociations restent au point mort.
Débrayer en même temps
Les deux secteurs pourraient même débrayer en même temps, soit une première, qui affecterait près de 50 000 enfants.
Au cours des prochains jours, les responsables de services de garde en milieu familial se réuniront dans le but d’obtenir un mandat de grève, mentionne la présidente de la Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ), Valérie Grenon.
En mai dernier, les éducatrices en CPE ont quant à elles voté en faveur d’un mandat de grève, à 85%.
Pour le moment, aucune date n’a été ciblée pour une éventuelle journée de grève, précise-t-elle.
Salaires et surcharge de travail
Les principaux points en litige sont les salaires et la surcharge de travail, liée notamment au nombre grandissant d’enfants en difficultés au sein des deux réseaux.
«Il doit avoir plus de soutien et de l’embauche de personnel supplémentaire», affirme Mme Grenon.
Pour les intervenantes en milieux familiaux, le syndicat réclame une hausse salariale de 19,2% pour l’année en cours, puis 6,7% pour 2025 et 6,1% pour 2026.
En avril, le gouvernement leur proposait une hausse de 12,7% sur cinq ans, ce que la Fédération estime insuffisant. «Ce qu’il faut comprendre, c’est que ce n’est pas 12,7% d’augmentation salariale de l’heure, mais bien par subvention, par enfant. Ainsi, il n’en reste plus beaucoup pour le salaire de l’éducatrice», illustre Mme Grenon.
Pour les éducatrices en CPE, la Fédération revendique une hausse salariale de 3% pour l’année en cours et 4% pour l’an prochain.
Actuellement, une éducatrice en CPE diplômée, ayant au moins 10 ans d’expérience, gagne 30$ de l’heure, souligne Mme Grenon.
Réseau peu attrayant
La présidente de la FIPEQ-CSQ estime par ailleurs que le réseau de la petite enfance n’est pas attrayant pour plusieurs quarts d’emploi, dont les éducatrices spécialisées et les responsables en alimentation, qui «gagnent un meilleur salaire dans le milieu scolaire ou dans le réseau de la santé, mais avec la même formation».
Lenteur des négociations
Mme Grenon déplore aussi la «lenteur des négociations» avec le gouvernement, alors que les intervenants sont sans contrat de travail depuis le 31 mars 2021.
«Tout achoppe en ce moment, on n’est pas capable de rien régler avec le gouvernement», critique Mme Grenon.
Bon espoir d’en arriver à une entente
Pour sa part, le cabinet de la ministre Sonia Lebel, présidente du Conseil du trésor, affirme avoir bon espoir d’en arriver à une entente avec les éducatrices.
Les prochaines rencontres de négociations avec le gouvernement sont prévues à la mi-septembre.
Lors de la précédente négociation en 2021, les éducatrices en CPE avaient débrayé pendant une dizaine de jours.