Malgré ce que bien des gens croient, conduire un VTT implique de toujours avoir en tête les règles de sécurité à respecter en tout temps. Dans le but de sensibiliser le public en général, la Fédération québécoise des clubs quads a décidé de mettre en lumière les éléments de sécurité.
«Dans le but de bien faire comprendre aux gens que la conduite d’un VTT demande des aptitudes physiques et mentales, nous allons présenter des dossiers qui prouvent que ce n’est pas n’importe qui qui peut conduire un quad ou un autoquad, surtout les jeunes de moins de 16 ans, d’expliquer le directeur général de la Fédération, Yohan Perron. Nous devons faire de la prévention auprès des parents qui doivent comprendre qu’un jeune est vraiment à risque. On voit des jeunes qui se promènent avec leurs parents, sans porter de casque, ou encore qui sont trop petits pour se garantir en cas de choc lorsqu’ils circulent en autoquad, n’étant pas capables d’attraper la barre de sécurité.»
Pour appuyer leurs dires, les dirigeants de la Fédération ont pu compter entre autres sur des données fournies par l’hôpital Sainte-Justine. On y apprend que parmi les enfants de 12 à 16 ans ayant eu une blessure en quad, 91% des cas impliquaient un quad conduit par un enfant. Parmi ceux-ci, l’enfant blessé était le conducteur 77% du temps et le passager dans 23% des cas.
«Nous ne voulons surtout pas faire une campagne de peur, mais bien sensibiliser les gens aux dangers de laisser conduire un quad par un enfant de moins de 16 ans, l’âge légal pour conduire un quad. Pour les autoquads, l’âge légal est de 18 ans. Dans les deux cas, les jeunes doivent avoir suivi les cours obligatoires qui sont donnés par la Fédération. Les parents ont un rôle important à jouer dans ce dossier qui préoccupe grandement le milieu.»
Pour le spécialiste, un jeune de moins de 16 ans n’a pas nécessairement l’expérience et les connaissances nécessaires pour la conduite de ce type de véhicule. «Que ce soit dans les sentiers, dans la cour arrière, sur un terrain de camping ou sur une terre privée, la situation est toujours la même.»
APPUI DE TAILLE
La Fédération reçoit un appui de taille dans sa démarche.
Dans un rapport, la Fondation de recherche sur les blessures de la route demande «des mesures de sécurité renforcées et une meilleure éducation des conducteurs de véhicules hors route», après que les décès parmi les opérateurs de VTT, incluant des trois roues, des quads et des autoquads, ont considérablement augmenté. Il est aussi mentionné que «le nombre de victimes parmi les utilisateurs de véhicule hors route, en particulier les moins de 16 ans, a considérablement augmenté au cours des 20 dernières années.»
Dans les conclusions du rapport, on peut lire que plus de la moitié des conducteurs de motoneiges, 57,9%, et 64% des conducteurs de VTT et de tout-terrain de moins de 16 ans qui sont décédés dans un accident étaient seuls au moment de l’accident.
Pour Yohan Perron, ces conclusions démontrent bien le besoin d’une campagne de sensibilisation.
«Dans un rapport du coroner, il est indiqué que les jeunes n’ont pas nécessairement toute la capacité musculaire de tenir un quad en maîtrise. Aussi, il est mentionné qu’ils n’ont pas tous la stature physique pour absorber des coups. On a déjà vu des parents se promener avec trois ou quatre jeunes dans une remorque derrière un quad, en croyant qu’il n’y avait pas de problème à le faire. C’est tout le contraire. Nous sommes conscients que la pratique du VTT est un loisir très intéressant, mais pas pour les jeunes qui n’ont pas la capacité et la force physique pour se maintenir de façon adéquate, que ce soit comme conducteur ou même passager. Il faut donc se poser la question sur comment on peut demeurer vigilant sur les aspects de sécurité pour nos jeunes et profiter pleinement de l’activité.»
Le spécialiste a rappelé qu’il y a des modèles de quad pour les plus jeunes, mais que ces derniers ne sont pas admis dans les sentiers. «Présentement, nous n’offrons pas de cours de conduite pour les plus jeunes de moins de 16 ans parce que c’est l’âge légal pour conduire un quad. Notre rôle en tant que fédération, c’est de voir à assurer la pratique sécuritaire du quad et de l’autoquad dans nos sentiers. Nous n’avons pas autorité sur la circulation hors sentiers, mais notre rôle demeure le même pour tous les quadistes, soit assurer la pratique sécuritaire du quad partout et en tout temps», de conclure le directeur général.