La rentrée est derrière nous. Le long week-end bien consommé. Plus de doutes, on bascule en automne. Les saisons se suivent, mais ne se ressemblent pas. Mon hiver fut politique, suivi d’un printemps de dégringolade et d’un été de relevailles.
J’ai été cinq mois porte-parole de Québec solidaire. J’avais une vision à défendre, des convictions plein le ventre, mais je n’ai pas réussi à planter mes racines dans la direction du parti. Le sens s’est perdu et le corps a fini par me lâcher. J’ai démissionné de mon poste fin avril pour disparaître quelque temps, là où la vie est douce, bien à l’abri dans mon coin de pays.
Parfois, un reset est nécessaire pour ne pas se perdre et rester fidèle à ses valeurs, à ses rêves, à ce pourquoi on s’engage. Pour ne pas renoncer à qui nous sommes et à ce qu’on a voulu accomplir.
Le moteur de mon engagement a toujours été de défendre et promouvoir le potentiel des régions et du territoire rural. Celui qui nourrit notre panse comme il nourrit nos savoir-faire, notre culture, notre histoire et notre imaginaire collectif. Là où résident de nombreuses clés pour affronter les crises qui secouent déjà notre vaste monde. Bien sûr, à condition d’avoir un minimum de vision pour ces milieux dits «éloignés» trop souvent considérés comme de simples réservoirs de ressources naturelles.
Reprendre la parole
Si je ne regrette pas ma décision d’avoir quitté la politique active, la perte de mon porte-voix me grafignait encore. Alors, mon automne sera marqué par cette nouvelle tribune, ici, dans Le Journal. Le baume final de cette guérison. Pour qu’on parle encore dans les grands médias de ce qui se passe dans l’arrière-pays. De ses communautés fortes et fières mobilisées pour sauver tout un pan de notre histoire, de notre héritage, mais aussi, surtout, de notre avenir.