Audrey Price n’avait dit à personne qu’elle était la fille de Scott Price, le directeur musical de Céline Dion, quand elle s’est pointée à sa toute première audition en vue de décrocher le rôle de la recrue d’infanterie Rose Girard dans la série Les Armes.
Quand elle a obtenu ce contrat de jeu et qu’elle a commencé à tourner, le printemps dernier, elle venait à peine d’obtenir son diplôme du Conservatoire d’art dramatique de Montréal. Encore là, elle ne souhaitait pas faire mention de ses liens de sang afin de tracer sa propre voie, indépendamment de la réputation de son paternel.
«Je craignais que l’on sache qui était mon père parce que je voulais faire mon chemin par moi-même», a-t-elle raconté en entrevue, ajoutant l’avoir visité à Las Vegas et avoir «bien sûr rencontré la belle et gentille Céline», dont la productrice des Armes, Fabienne Larouche, est une grande admiratrice.
C’est quand Scott Price a accompagné la chanteuse québécoise au piano sur la tour Eiffel à l’occasion de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques d’été de Paris que la nouvelle a commencé à s’ébruiter sur le plateau du réalisateur Jean-Philippe Duval.
Sa mère est Martine Chevrier
Audrey, qui a 28 ans et dont le parcours un peu sinueux l’a fait éclore plus tard dans l’œil du public, est la fille de Martine Chevrier, la chanteuse des années 1980 derrière la pièce à succès Danser pour danser. Sa mère, qui a eu deux autres filles, s’est réorientée en mode.
«Elle va super bien. Elle a fait tout ce qu’elle avait à faire dans le milieu artistique», a résumé la comédienne.
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Le meilleur été de sa vie
Décrocher son premier contrat au terme de sa toute première audition et, qui plus est, jouer dans une production portée par Fabienne Larouche n’intimide pas Audrey Price, qui se dit «chanceuse» d’être aussi bien entourée. La productrice ne tarit d’ailleurs pas d’éloges à l’endroit de la jeune actrice. Au visionnement de presse des Armes, début septembre, elle lui a prédit une riche carrière d’interprète en discutant avec les journalistes.
«J’espère ne pas la décevoir», a réagi Audrey avec le sourire dans la voix.
Modeste, elle parle d’un «travail d’équipe», elle qui a entre autres été coachée pour ce rôle par son professeur au Conservatoire, le comédien et metteur en scène Maxime Denommée, et qui a été invité par Eve Landry sur le plateau d’À cœur battant pour observer comment ça se passait avant le début du tournage des Armes.
«Je suis tellement chanceuse aussi que Jean-Philippe Duval soit le premier réalisateur qui me dirige. Il m’a pris par la main et m’a montré les bases. On m’a dit que ce ne sont pas tous les réalisateurs qui prennent ce temps-là avec les nouveaux.»
Pas étonnant dans ces circonstances qu’elle parle des Armes comme d’une «nouvelle famille» et du «meilleur été de [s]a vie», celui où elle a tourné les 12 premiers épisodes de la série annuelle de TVA.
Audrey Price fait un égoportrait avec ses camarades de jeu des Armes Émile Schneider, Charles-Aubey Houde, Lou Vincent-Desrosiers, Edouard Chény, Jérémie Jacob et Frédéric Millaire Zouvi:
Elle a aussi développé des liens durables avec ses camarades de jeu, notamment avec Lou Vincent-Desrosiers, dont le personnage a le même prénom qu’elle dans la série et qui est la fille de la comédienne Isabelle Vincent et du réalisateur Claude Desrosiers.
Un personnage «coup de cœur»
Elle se reconnaît dans son personnage, Rose Girard, qui est «un coup de cœur» malgré sa dureté au départ.
«Elle a vécu quelque chose de tellement épouvantable – un viol collectif –, elle est encore en train de dealer avec ça. Elle vit encore un trouble de stress post-traumatique. Elle va réaliser qu’on a besoin des autres dans la vie.»
C’est d’ailleurs ce qui se produit dans le troisième épisode de la série, ce lundi, alors que Rose commence tranquillement, mais sûrement à développer «un lien de confiance» avec Mick Vanier (Émile Schneider) après avoir crevé l’abcès avec les autres recrues en disant qu’elle est tout sauf une victime.
«Au départ, Rose en veut à Mick, car lors de la scène d’humiliation avec Dallaire [Frédéric Millaire Zouvi], il lui est venu en aide et elle veut se sauver toute seule. En sachant ce qu’elle a vécu, on comprend mieux pourquoi elle est bornée et pas toujours gentille. On réalise qu’il y a tellement de couches et de raisons en dessous pour son expliquer son attitude, il faut juste creuser. J’ai l’impression que Rose fait partie de moi. Je la trouve tellement forte, j’ai beaucoup à apprendre d’elle», a conclu Audrey Price.
- Produite par Aetios Productions, en collaboration avec Québecor Contenu, la série Les Armes est diffusée chaque lundi à 20h, à TVA et sur TVA+. Dès 21h, le même soir, l’épisode suivant est disponible sur Club illico.