Les élèves ne devraient pas s’absenter de l’école pour suivre des cours de conduite automobile, estime la Fédération des comités de parents du Québec (FCPQ).
Le Journal rapportait lundi que de plus en plus d’élèves s’absentent de classe pour apprendre à conduire, puisqu’un nombre grandissant d’écoles de conduite offrent des formations pratiques principalement pendant la journée en semaine, en raison de difficultés de recrutement de personnel.
«La place de nos enfants, pendant les heures d’école, c’est en classe, ce n’est pas dans un cours de conduite», lance Mélanie Laviolette, présidente de la FCPQ qui représente la majorité des parents impliqués dans les conseils d’établissement des écoles publiques.
«On répète souvent, depuis la pandémie et avec la grève [des enseignants l’an dernier], que nos enfants ont pris du retard et qu’il faut mettre en place des mesures pour eux, mais la première chose à faire, c’est que nos enfants soient présents en classe», ajoute-t-elle.
Comme le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, et des directions d’école, Mme Laviolette invite les parents à ne pas considérer ce motif d’absence comme étant justifié.
«Chaque fois qu’on ouvre une porte, elle a tendance à s’agrandir. Il ne faudrait pas que ça devienne la norme […]. Pour que notre enfant considère l’école comme étant importante, il faut que nous, comme parent, on la considère aussi. La première façon, c’est de s’assurer qu’il soit présent en classe», affirme-t-elle.
Flexibilité réclamée
Le son de cloche est toutefois légèrement différent du côté du Regroupement des comités de parents autonomes du Québec, qui estime que les écoles devraient aussi parfois faire preuve de souplesse, surtout en milieu rural où les jeunes n’ont bien souvent pas le choix d’obtenir leur permis de conduire pour se déplacer de façon autonome.
Pour ces jeunes, le permis de conduire, «c’est une nécessité», souligne son président, Sylvain Martel. «Et s’il n’y a pas d'[autre option] pour le faire à l’extérieur de l’école, qu’est-ce que tu veux que le jeune fasse? Il devrait y avoir peut-être une flexibilité [de la part] de l’école», laisse-t-il tomber.
De leur côté, les écoles de conduite font valoir que des cours de conduite pendant la journée permettent d’offrir une meilleure formation pratique, puisque les conditions de conduite sont plus variées (circulation, travaux routiers, autobus scolaires, etc.) et les moniteurs, plus expérimentés que ceux qui travaillent en soirée ou durant les fins de semaine.