Le fruit d’un voyage de 15 mois dans 15 pays d’une famille de Boucherville, qui avait pour objectif d’en mettre «plein la vue» à ses enfants qui deviendront aveugles, sera bientôt sur nos écrans.
Ce n’est pas sans émotion qu’Édith Lemay parle de ce documentaire intitulé Blink et produit par National Geographic, qui sera présenté en salles aux quatre coins de la province, dès le 4 octobre prochain.
«Les enfants étaient émus [lorsqu’ils ont vu le film], même s’ils ont tout vécu. Ils étaient tristes que ce soit terminé», raconte la mère de quatre enfants.
Elle y fait la narration en anglais, mais précise que les dialogues entre les membres de la famille sont en français.
«Il y a des bouts touchants, très émouvants, mais c’est un film axé sur la famille. Il y a des bouts très drôles, c’est à notre image», explique Mme Lemay.
Coincés dans… deux téléphériques
L’équipe de production a accompagné la famille l’an dernier dans quatre de leurs destinations, soit en Malaisie, au Népal, en Égypte et en Équateur, où ils sont entre autres restés coincés pendant 10 heures à 3500 mètres d’altitude, dans un des plus hauts téléphériques au monde, à Quito.
«L’équipe devait arriver la semaine suivante, mais quand ils ont appris que nous étions coincés, ils ont dépêché un cameraman qui a fait un hike pendant presque deux heures dans la jungle pour venir prendre des images de notre aventure», raconte Mme Lemay en riant.
Comble de l’ironie, la famille est aussi restée coincée dans le téléphérique qui devait les amener à la salle de présentation de leur film, en première médiatique en septembre dernier, lors du Festival du film de Telluride, au Colorado. Heureusement, le supplice n’a duré que quelques minutes cette fois.
«On a accepté que ça s’en venait»
Lors de ce périple, parsemé de mille et une aventures, Mia, 13 ans, Léo, 11 ans, Colin, 9 ans et Laurent, 7 ans, ont pu cocher de nombreux souhaits sur leur liste.
Malheureusement, trois d’entre eux, Mia, Colin et Laurent, sont atteints de rétinite pigmentaire et perdront la vue lorsqu’ils atteindront l’âge de la trentaine. Aucun médicament ne peut ralentir la progression de la maladie, souligne la mère de famille.
«Ça va être des hauts et des bas. On sait qu’on va avoir un paquet de deuils à faire», affirme Mme Lemay.
Seul Léo a été épargné par ce défaut génétique. «En grandissant, il réalise et il dit qu’il va être là pour sa sœur et ses frères plus tard», mentionne la mère.
«Boire du jus sur un chameau»
Autour du globe, les enfants ont ainsi réalisé leur rêve de faire un safari, trois fois plutôt qu’une, en Namibie, en Zambie et en Tanzanie, ils ont nagé avec des dauphins à Zanzibar, vu des éléphants dans trois pays, dormi dans un train et même bu du jus sur un chameau (le souhait de Laurent)!
Bien que plusieurs souhaits aient été «cochés», d’autres restent encore à réaliser, dont «aller au Japon pour voir des Pokémon» et «voir la muraille de Chine».
Encore assoiffée d’aventures, la famille pourrait éventuellement reprendre la route, dans le but de cocher toutes les cases, laisse entendre Mme Lemay.
«C’est ça le problème quand tu voyages. Tu coches plein de thèmes, mais tu en rajoutes plein aussi!» lance-t-elle.
La beauté du monde en mémoire
Un livre, écrit par la mère de famille, est aussi paru récemment, dans le but de léguer cette expérience inoubliable en mots à ses enfants, qui, un jour, ne seront plus capables de voir.
Le livre, intitulé Plein leurs yeux est actuellement en vente en librairies.