Xander Schauffele a allumé son cigare tout juste avant 17h, au Royal Montréal. En voyant son coéquipier Keegan Bradley remporter son match au 18e fanion et ainsi enregistrer le point ultime, ses coéquipiers étaient assurés de remporter la 15e édition de la Coupe des Présidents.
La formation de Jim Furyk a défait celle de Mike Weir par un score final de 18,5 à 11,5, au terme d’une splendide journée ensoleillée et d’une spectaculaire ronde sur les allées de L’Île-Bizard.
Cherchant à faire tourner le vent qui souffle dans les voiles américaines depuis 1998, les Internationaux n’y sont pas parvenus malgré la capitainerie du plus grand golfeur canadien de l’histoire, Mike Weir. Ils ont ainsi encaissé une 10e défaite de suite dans ce prestigieux tournoi du circuit de la PGA.
Absent des compétitions par équipe depuis 2014 et capitaine de la formation américaine à la Coupe Ryder l’an prochain à New York, Bradley avait de la difficulté à croire qu’il avait procuré la victoire aux siens. D’autant plus qu’au même moment l’an dernier, il avait été laissé de côté dans l’aventure italienne. Un affront qui avait beaucoup fait réagir.
Retour vers le futur
«C’est incroyable. C’est un conte de fée et quasi un film pour moi. Toute la semaine, j’ai répété que je n’étais pas en mesure de savoir si j’allais revivre pareille expérience. Jouer dans ce tournoi et enregistrer le point gagnant, mon Dieu!» s’est-il exclamé.
Il importe de rappeler qu’en 2014, à la Coupe Ryder disputée à Gleneagles (Écosse), il avait perdu dans le 10e duel en simple contre Jamie Donaldson au 15e, ce qui avait permis aux Européens de célébrer leur conquête.
«Si cette ronde est ma dernière en tant que joueur dans ce type de compétition, ce l’est peut-être. Je suis content de cette conclusion», a exprimé le golfeur de 38 ans.
Furyk préparé
Vertement critiqué pendant des années pour sa gestion de l’équipe américaine à la Coupe Ryder de 2018, en France, le capitaine Jim Furyk a aussi relevé son défi à Montréal. Celui de mener ses guerriers à la victoire et de faire oublier cette déconfiture parisienne qui pendait au-dessus de sa tête comme une épée de Damoclès. Ce n’était pas parfait, mais il a accompli sa mission.
«Nous avons mis notre cœur et notre âme dans ce tournoi. Ces joueurs sont incroyables. C’est un excellent groupe facile à gérer, a indiqué celui qui s’est dit mieux préparé et plus expérimenté. J’avais un bon noyau de leaders. Ils m’ont rendu la tâche facile.
«On a parlé de rester des chiens toute la semaine et d’être l’équipe la plus difficile, a-t-il ajouté. En regardant les statistiques sur le retour et nos fanions remportés, je crois que nous l’avons dompté. Cela a fait toute la différence.»
En effet, en ronde finale, ils ont gagné 26 trous sur le retour à travers les 12 duels à l’affiche. Les Internationaux en ont compté 23.
Deux varlopes
Sans grand affrontement «blockbuster» comme celui de 2007 entre Tiger Woods et Mike Weir, les 35 000 spectateurs en ont vu néanmoins de toutes les couleurs. De longs roulés, des coups d’éclat depuis les allées et les fosses ont ponctué l’après-midi.
Deux golfeurs, entre autres, se sont démarqués en distribuant une volée à leur rival. Au neuvième fanion, Schauffele s’était forgé une avance de cinq trous sur l’Australien Jason Day, laissé de côté toute la journée par Weir la veille. L’Américain a fini le travail sur le vert du 15e dans une victoire de 4&3.
L’autre mornifle appartient à Corey Conners. Avec sept oiselets dans sa ronde, le Canadien a défait Tony Finau au 15e dans un gain de 5&3.
Quant au Japonais Hideki Matsuyama, il a bataillé fermement face au numéro un mondial, Scottie Scheffler. Il aura finalement pris l’ascendant sur le vainqueur de sept tournois du circuit de la PGA au 17e trou et consolidé sa victoire au 18e.
Pour le reste, ce fut encore une autre journée en faveur des Américains aux scores finaux. Russell Henley, Patrick Cantlay, Collin Morikawa et Max Homa ont tous remporté leur duel, non sans en baver.
Dans deux ans, la Coupe des Présidents sera disputée au club de golf de Medinah, à Chicago.