Les relations internationales (RI), ce n’est pas la matière forte de François Legault.
Pour deux raisons principales:
- Alors qu’il apprenait à devenir premier ministre, la pandémie l’a… confiné au Québec. Disons que ce n’était pas une période idéale pour s’imprégner du bien-fondé et des possibilités de la doctrine Gérin-Lajoie (ce qui est de compétence chez nous, au Québec, est de notre compétence partout).
- Les RI ne l’ont jamais beaucoup intéressé. Pour de bonnes raisons, diront certains. Legault, comme il le répète, aime les «résultats». Or, les fruits de la diplomatie sont souvent intangibles ou se recueillent à moyen, voire à long terme; et parfois, les fruits sont carrément… inexistants. Le programme de la CAQ de 2018 ne comprenait que deux promesses en matières internationales (sur 251): promotion du Québec par l’agrotourisme et défense de l’industrie forestière.
D’ailleurs, en pleine campagne électorale de 2018, François Legault avait initialement annoncé qu’il ne participerait pas au Sommet de la Francophonie à Erevan, en Arménie, puisque celui-ci avait lieu dans les jours après les élections. Face au tollé, il se ravisa. Et peu après son élection, c’est comme premier ministre désigné qu’il s’envolera au pays d’Aznavour, dans l’avion de Justin Trudeau!
Les deux premiers ministres auront alors leurs premières conversations directes. Un des principaux sujets abordés? L’immigration!
Il fallait, avait opiné M. Legault, établir de toute urgence «un nouveau modèle d’immigration». Les immigrants économiques, insistaient-ils, ne devraient être admis qu’après avoir réussi deux tests: celui sur le français et un autre sur les «valeurs québécoises».
Monomanie
Six ans plus tard, un nouveau modèle d’immigration est en place… mais il n’est aucunement le résultat de quelque entente Ottawa-Québec. Dysfonctionnel, il est plutôt le produit a) de l’improvisation panique de nos gouvernements face aux pénuries de main-d’œuvre de l’après-pandémie. Et b) de l’idéologie immigrationniste d’Ottawa du type «Century Initiative».
Et voilà François Legault, au milieu de son deuxième mandat, qui se trouve encore, en marge d’un Sommet de la Francophonie, à quêter plus de pouvoir, plus de gestes d’Ottawa, et surtout des résultats, etc. Si bien qu’il semble avoir développé, face aux phénomènes liés à l’immigration, une sorte d’obsession, une monomanie.
UNESCO
Le premier ministre aurait dû attendre de mieux posséder certains aspects du dossier avant de s’exprimer publiquement. Des incitatifs forts, mis en place par des États fédéraux afin de mieux répartir les DA sur un territoire, ça existe: en Suisse, en Allemagne.
M. Legault a aussi malhabilement laissé entendre des faussetés, pendant 24 heures, sur le contrat du matériel roulant du tramway signé par la ville de Québec avec Alstom.
Tenait-il absolument à occulter les messages et objectifs du Québec? Par exemple, à l’UNESCO, la nécessité de lutter contre la domination impériale des géants du web; lier pluralisme linguistique et diversité culturelle? On dirait bien.