Le talent de Lane Hutson n’a jamais fait aucun doute, mais aujourd’hui, il est très difficile d’imaginer qu’il a été repêché au 62e rang de l’encan de 2022. À l’époque, les équipes craignaient que ses problèmes de croissance fassent en sorte qu’il demeure à 5 pieds et 8 pouces, et ce, même si le principal intéressé avait en sa possession un rapport médical qui disait qu’il allait continuer de grandir, ce qui est le cas, lui qui a pris deux pouces depuis.
Pas besoin de vous dire qu’aujourd’hui, bien des dirigeants doivent se mordre les doigts et auraient aimé prendre le risque des Canadiens, qui voient leur visage transformé grâce à cette nouvelle arme qui vient complètement changer la dynamique sur la patinoire. Parce que des défenseurs comme Lane Hutson, il y a bien des équipes qui rêveraient d’en avoir un.
Pas une tête enflée
Ce qui est remarquable chez Lane Hutson, c’est qu’il est à sa place. Il sait qu’il soulève la foule du Centre Bell lorsqu’il touche à la rondelle, mais si vous pensez qu’il se prend maintenant pour une vedette, dites-vous que c’est tout le contraire. On sent qu’il est encore timide et qu’il ne veut pas s’imposer. Lorsqu’il est questionné par les journalistes, il demeure très prudent et ne veut surtout pas se mettre en avant-plan. On peut facilement imaginer qu’il se comporte de la même façon avec ses coéquipiers.
Apprendre des meilleurs
Hier soir, face aux Penguins, il s’est retrouvé sur la glace en même temps que Sidney Crosby, un joueur qui continue de faire la pluie et le beau temps dans la LNH, et ce, à 37 ans. Le capitaine des Penguins a d’ailleurs révélé qu’il connaissait Lane Hutson parce qu’il a patiné avec lui il y a deux étés.
C’était au camp de BioSteel à Halifax.
J’ai demandé à Lane Hutson, hier matin, ce qu’il avait appris des joueurs qui étaient invités à ce camp de trois jours. «De voir Sidney Crosby, Nathan MacKinnon, Kristopher Letang et John Tavares, entre autres, c’était impressionnant. Ce qui m’avait marqué, c’est l’intensité qu’il y avait sur la glace et l’intensité avec laquelle les joueurs s’entraînaient, même si on était en plein milieu de l’été.»
Et c’est exactement le genre de joueur qu’est Lane Hutson. À l’entraînement, il ne prend jamais un seul exercice à la légère. Il y va à fond, comme c’est le cas à chacune de ses présences dans un match.
Au-delà de son talent, qui est aussi indéniable (il a basé une partie de sa façon de jouer sur Patrick Kane), il faut aussi reconnaître l’intelligence du jeune homme qui, visiblement, ne répète jamais deux fois la même erreur.
Sa façon de s’ajuster à la rapidité de la LNH et à l’intensité des matchs est phénoménale.
Dire qu’il n’a que 20 ans.
Dire qu’il y a 16 formations qui ont refusé de le rencontrer au Combine à Buffalo en 2022.
Dire qu’il joue maintenant pour les Canadiens.
Pas besoin de vous dire qu’on est vraiment gâté de l’avoir ici.