Jeff Gorton l’avait dit d’entrée de jeu: si le Canadien souhaite toujours être dans la course à la date limite des transactions, il devra resserrer sa défense.
«On doit être meilleur dans notre territoire et s’assurer de garder la rondelle hors de notre filet. Il faut réduire le nombre d’occasions de marquer que l’on donne», avait indiqué le vice-président exécutif des opérations hockey du Tricolore lors du tournoi de golf de l’équipe.
Nous voici à peine un mois plus tard et Gorton doit déjà faire des cauchemars. Non seulement son équipe n’affiche pas de signe d’amélioration par rapport à l’an dernier, mais selon les statistiques fournies par la firme Sportlogiq, elle pointe dans le dernier tiers du circuit dans plusieurs aspects du jeu défensif.
Comment espérer remporter des matchs lorsqu’on occupe le 32e et dernier rang dans la colonne des tirs accordés depuis l’enclave (13,5 par match), l’avant-dernier rang pour les occasions de marquer accordées sur le cycle offensif (10) et le 29e rang pour les buts attendus de l’adversaire (2,64)?
Monty sauve les meubles
Ça prend un gardien qui goale sur la tête. Ou rien que sur une gosse. À votre convenance. C’est ce que Samuel Montembeault a réussi à faire contre les Maple Leafs et les Sénateurs, mais qu’il a été incapable de répéter contre les Penguins.
À ses trois départs, le gardien de Bécancour a sauvé 3,89 buts, ce qui lui vaut le deuxième rang du circuit derrière Connor Hellebuyck (4,75). Lors de son blanchissage de 48 arrêts contre Toronto, il a été tout simplement fumant (3,41 buts sauvés).
«Monty a l’air gros devant le filet. Il est très en contrôle. Comme l’an passé, il affiche une belle progression. Je ne suis pas surpris», a mentionné St-Louis, la semaine dernière.
Rappelons que le nombre de buts sauvés représente la différence entre le nombre de buts réellement accordés et celui qu’aurait accordé la moyenne des gardiens en faisant face aux mêmes lancers.
Montembeault a beau prendre de la place et avoir des yeux bioniques et les réflexes d’un chat depuis qu’il travaille avec un expert en neurologie fonctionnelle, ses coéquipiers devront lui donner un coup de main. Et pas seulement en bloquant des tirs.
Combativité déficiente
En démontrant un peu plus de combativité près de leur filet, une meilleure lecture du jeu et des réactions plus adéquates, les hommes de Martin St-Louis devraient être en mesure de régler une partie du problème.
C’est difficile de franchir sa propre ligne bleue lorsqu’on ne remporte que 44,09% de ses batailles à un contre un (26e rang dans la LNH), qu’on crée 27 revirements (17e) et qu’on ne sort de son territoire avec le contrôle de la rondelle que 50,3 fois par match (24e rang).
Ces difficultés en possession de rondelle sont directement responsables des 5,5 chances de marquer que le Tricolore accorde, en moyenne, lors des entrées de zone de l’adversaire (23e rang). Pas évident de se regrouper rapidement pour contrer des rivaux lorsque ceux-ci s’emparent de la rondelle, alors que tout le monde est en mouvement vers l’attaque.
Une problématique qu’avait déjà soulevée Mike Matheson après la visite des Sénateurs.
«Éviter les revirements [ce soir], ça nous a aidés beaucoup. Ça a fait qu’on était plus organisés quand on était dans notre zone.»
Le Tricolore montre un dossier de ,500 après quatre rencontres, ce qui est très respectable considérant la lourdeur de cette première semaine d’activité. Toutefois, pour garder la tangente, on n’aura pas le choix d’y voir chez St-Louis et ses adjoints.
Au moins l’attaque massive montre des signes de vie intéressants et le désavantage numérique se porte comme un charme.