OTTAWA – La grogne monte d’un cran dans les troupes libérales : une pétition initiée par les militants du parti réclame un vote secret sur le leadership de Justin Trudeau et une réforme en profondeur de la plateforme du parti car elle est déconnectée des enjeux qui touchent les Canadiens.
Les pétitionnaires se disent «profondément préoccupés» par l’état du parti libéral et par sa survie même, à la veille de ce qui sera «la campagne la plus difficile de toute son histoire», indique Andrew Perez, membre de longue date du parti et porte-parole des pétitionnaires.
Le document intitulé «Code rouge» circule depuis mardi auprès de dizaines de milliers de membres et est totalement indépendant de la lettre qui passe de main en main chez les députés libéraux qui souhaitent que leur chef démissionne.
La pétition réclame tout d’abord qu’un vote secret sur le leadership de Justin Trudeau soit tenu d’ici le 31 octobre. Mais ce n’est pas tout, souligne M.Perez, car le chef n’est pas le seul problème. Les finances du parti, sa plateforme et son organisation sont autant de facteurs qui plombent ses chances, indique la pétition qui veut de l’action sur tous ces fronts.
«Nous voulons que cette pétition réveille le parti», insiste le stratège inquiet que les libéraux se fassent damner le pion par les conservateurs non seulement dans les sondages, mais aussi dans ses moyens technologiques pour faire campagne et dans ses finances.
Ayant amassé 9,8 millions $ au deuxième trimestres de l’année, selon les données d’Élections Canada, les coffres du parti de Pierre Poilievre sont mieux garnis que ceux de tous les autres partis combinés. Ceci lui a notamment permis de dépenser 1,8 million $ en publicité contre 382 000 $ pour les libéraux, note M.Perez.
Coût de la vie
Et si les coffres conservateurs sont pleins, estime-t-il, c’est que le parti se concentre sur ce qui préoccupe le plus les Canadiens: le coût de la vie. Les pétitionnaires appellent le parti libéral à une réforme en profondeur de la plateforme libérale afin de proposer des solutions centrées sur «les préoccupations et les espoirs des Canadiens ordinaires».
Ils réclament que leur parti se repositionne au centre, comme le parti de la croissance économique, afin de stopper le déclin du pays. Les Canadiens ne cessent de s’appauvrir par rapport à leurs alliés et partenaires commerciaux depuis une décennie et si rien n’est fait «la génération de mes enfants sera plus pauvre que la mienne», s’inquiète M.Perez.
En juillet, l’Institut Fraser indiquait que «le PIB par habitant du Canada est tombé de 80,4 % de celui des États-Unis en 2012 à 72,3 % en 2022».