Le ministère public réclame entre sept et huit ans de prison pour un homme de Québec qui a reconnu avoir eu de nombreuses activités sexuelles avec une adolescente de 13 ans qui était la petite amie de son fils.
«Les conséquences [pour la victime] ne sont pas banales, sont importantes», a soutenu mercredi la Couronne, en recommandant cette peine sévère à l’encontre de l’homme de 40 ans qu’on ne peut nommer pour ne pas identifier la jeune femme qui tente aujourd’hui de se reconstruire.
«Elle avait confiance en lui. Elle l’appréciait. Il l’écoutait. C’était une figure de confiance, c’était une figure presque paternelle et elle a perdu confiance en elle, elle s’est renfermée, elle s’est isolée», a exposé la procureure de la poursuite, Me Geneviève Corriveau.
Un fossé immense sépare les parties, alors que la défense demande plutôt une peine d’emprisonnement de deux ans moins un jour suivie d’une probation de trois ans.
Par l’entremise de son fils
C’est par l’entremise de son fils de 12 ans que l’agresseur avait connu sa victime. Celle-ci n’était pas proche de son père et une proximité s’était établie entre les deux. Mais cette proximité avait fait place à des contacts sexuels qui se sont étalés sur une période d’un an, entre juin 2020 et août 2021, alors que l’adolescente avait 13 et 14 ans.
L’homme a reconnu une vingtaine d’épisodes de contacts sexuels allant des touchers aux parties intimes à des fellations, des cunnilingus, des pénétrations digitales et des relations sexuelles complètes avec pénétration vaginale sans condom.
Il a plaidé coupable il y a un an à quatre chefs d’accusation, soit contacts sexuels sur une mineure, incitation à des contacts sexuels sur une mineure, leurre et pour avoir rendu disponible du matériel sexuellement explicite à un enfant.
«[Dans le rapport présentenciel], on voit que monsieur avait une vision péjorative de lui, de son apparence physique et qu’il avait été réconforté par l’intérêt que la victime lui attribuait», a noté Me Corriveau, qui soulève aussi sa connaissance du caractère vulnérable de l’adolescente, le «déséquilibre» causé par la différence d’âge ou encore la nature intrusive des gestes.
«Déraisonnable»
Pour l’avocate de la défense, Me Caroline Gravel, la peine réclamée est «nettement déraisonnable».
Elle demande que l’on considère le fait que son client a évité un procès à sa victime en plaidant coupable, de même que son potentiel de réinsertion sociale, lui qui est allé chercher de l’aide auprès de différentes ressources et qui n’a pas d’antécédent criminel.
«On a un contexte particulier de pandémie et d’isolement qui vont amener les gestes en l’espèce», a fait valoir la procureure, tout en insistant sur les effets d’une longue incarcération sur la famille du prévenu et de son fils dont il a la garde.