Établie dans un petit village de la Nouvelle-Écosse en compagnie de son mari médaillé olympique et sur le point de terminer son cours de pâtisserie, la plongeuse Pamela Ware tire un trait sur une carrière qui a débuté à l’âge de sept ans.
«C’est une page importante de ma vie que je tourne, mais je suis bien avec ma décision, a raconté Ware au cours d’une longue entrevue plus tôt cette semaine en direct de Kennetcook, une petite communauté à 1 h au nord de Halifax, où elle a déposé ses valises en août dernier. Je pensais m’arrêter après les Jeux olympiques de Tokyo en 2021, mais je ne pouvais pas me retirer sur une telle note.»
Après une chute à son dernier plongeon de la demi-finale au tremplin de 3m qui l’a écarté de la finale, Ware a connu des moments très difficiles, mais elle est revenue en force en 2023 pour connaître l’une de de ses meilleures saisons en carrière. Elle a raté son saut d’appel et s’est laissée tomber à l’eau les pieds devant.
«Tokyo fait partie de ma vie et de ma carrière, mais ça ne me dérange pas, a-t-elle souligné. Même chose pour les mondiaux à l’hiver 2024 à Doha où j’ai vécu une expérience similaire. Je me suis dit pas encore. Ce fut tellement long de revenir et de retrouver ma confiance après ce qui s’est passé à Tokyo.»
«Après une conversation avec mon entraîneur, j’ai décidé de continuer et aller jusqu’au bout, de poursuivre Ware. C’est grâce à mon coach et à ma famille que j’ai continué.»
Elle a vécu les Jeux de Paris
Deuxième aux sélections olympiques à Windsor en mai dernier, Ware ne s’est pas qualifiée pour ses deuxièmes Jeux, mais elle a vécu l’expérience parisienne d’une façon différente.
«Je ne devais pas me rendre à Paris, mais j’ai changé d’idée quand Wyatt (Sanford) a remporté son combat de quart-de-finale qui lui assurait une médaille, a-t-elle raconté. C’était trop important et je ne voulais pas rater ça. Wyatt a crû à ma présence seulement quand il m’a vu.»
Le boxeur néo-écossais a remporté la médaille de bronze et son épouse a vécu de beaux moments dans la Ville lumière. «Dans la peau d’une personne normale, j’ai profité des Jeux, ce qui m’a procuré une perspective différente, a-t-elle expliqué. J’étais déçue de ne pas m’être qualifiée pour Paris, mais je m’étais préparée pour les deux situations. Je voulais m’assurer de ne pas tomber en dépression et que mon humeur ne nuise pas à la préparation de Wyatt si jamais je ne me qualifiais pas.»
Sentiment de fierté
Multiple médaillée au championnat mondial, aux Jeux Panaméricains et aux Jeux du Commonwealth, l’Olympienne des Jeux de Rio en 2016 et de Tokyo est sereine au moment d’accrocher son maillot.
«Je pensais que je devais retourner aux Jeux pour être fière de ma carrière, mais ce n’est pas le cas, a-t-elle souligné. En connaissant ma meilleure saison en 2023 à l’âge de 30 ans, je suis fière de ma carrière et ça me suffit.»
Ce retour en force en 2023 a été couronné par une médaille d’argent à la Coupe du monde de Montréal. «C’est le moment préféré de ma carrière, a-t-elle confié. J’avais perdu l’amour de mon sport et ma confiance. J’avais tout perdu et j’ai tout retrouvé à Montréal devant ma famille et mes amies qui me voyaient plonger sur place pour la dernière fois. Ça faisait tellement longtemps que je ne m’étais pas amusée comme ça.»
Ware a fondu en larmes après avoir réalisé qu’elle terminait en deuxième place. «Un poids tellement grand est tombé de mes épaules.»
Nouvelle passion
Inscrite à un cours de pâtisserie qu’elle terminera en mai, Ware adore sa nouvelle vie. «Je suis passée d’une passion à une autre, a-t-elle résumé. Je faisais des pâtisseries avec ma mère quand j’étais plus jeune et j’ai continué quand je me suis retrouvée en appartement. J’aimerais ouvrir une petite pâtisserie dans le futur.»
De son côté, Sanford ne sait pas s’il poursuivra sa carrière. «Il a été opéré à une main et il poursuit sa réhabilitation. Il ne sait pas s’il va continuer ou non.»