Je n’ai pas l’habitude de saluer une décision du gouvernement Trudeau, mais la suspension, pour deux mois, de la TPS sur certains produits de consommation précis me semble une excellente idée.
Elle l’est bien davantage que l’idée sotte consistant à envoyer des chèques aux Canadiens, à la manière d’un gouvernement cherchant à acheter les électeurs avec des petits bonbons.
Il s’agit, pour le gouvernement fédéral, de libérer la consommation et de soutenir certains secteurs précis de l’économie.
Endettement
Parmi ceux-là, les restaurants, ce qui n’est pas bête, pendant le temps des Fêtes.
Mais il faut aller plus loin, beaucoup plus loin, et plaider pour que cette suspension soit durable, et s’étende le plus possible à l’ensemble des biens de consommation.
Je m’explique.
Depuis plusieurs décennies, au nom de la construction de l’État-providence, les pays occidentaux ont senti le besoin d’augmenter toujours leurs recettes fiscales, que ce soit par de nouvelles taxes, toujours plus nombreuses, ou par des impôts toujours plus élevés.
Le travailleur gagnait son argent, l’État prenait sa grosse part, puis lui laissait quelques restes.
Le résultat, aujourd’hui, n’est pas convaincant.
Paradoxe: plus nos sociétés taxent et imposent, plus elles sont structurellement endettées. Et cela, sans livrer les services qu’elles promettent.
C’est qu’entre-temps s’est développé un complexe bureaucratique qui toujours cherche à s’étendre, et vampirise les forces productives de la société, en plus de favoriser une culture de l’assistanat, mêlant les subventions et les prestations et qui, à terme, crée un lien de dépendance généralisée envers l’État, en plus de nuire à l’activité économique.
Débureaucratiser
On doit alors inverser la perspective.
Il ne faut pas seulement dépenser moins pour taxer moins. Il faut taxer moins pour dépenser moins.
Il faut forcer l’État à une cure minceur, qui passera d’abord par une débureaucratisation ambitieuse. Une débureaucratisation nécessaire.