Comme un concert des Rolling Stones ne serait pas un concert des Rolling Stones si on n’y entendait pas (I Can’t Get No) Satisfaction, Glass Tiger ne pourra jamais mettre côté la chanson qui lui a permis de conquérir un vaste public durant les années 1980: Don’t Forget Me (When I’m Gone).
«Chaque fois qu’on monte sur scène, je taquine la foule en disant qu’on ne jouera pas Don’t Forget Me ce soir et ils nous huent», s’amuse le chanteur Alan Frew, qui s’est entretenu avec Le Journal récemment avant un concert prévu à Québec.
Premier extrait du premier album du groupe, The Thin Red Line, sorti en 1986, Don’t Forget Me (When I’m Gone) a vite atteint le statut de ver d’oreille grâce à sa diffusion massive à la radio et au fait que le vidéoclip tournait en boucle sur les chaînes spécialisées alors naissantes.
Au contraire de certains grands noms de la musique qui ont fini par se tanner de chanter leur gros succès (Creep pour Radiohead, Believe pour Cher, par exemple), Glass Tiger ne s’est jamais lassé d’interpréter le joyau de son répertoire.
«C’est le public qui permet de garder ça frais. Chaque fois qu’on joue devant un nouveau public, c’est différent. Je suis certain que si j’en discutais avec Paul McCartney, Mick Jagger ou Bono, ils diraient la même chose.»
Les Duran Duran du Canada
À leur arrivée sous les réflecteurs, Glass Tiger avait vite été comparé à un autre groupe en vogue auprès des adolescent(e)s, Duran Duran. On les surnommait même les Duran Duran du Canada.
Comparaison flatteuse, il va sans dire, surtout que les routes des deux formations se sont croisées à quelques reprises.
«J’ai aimé certaines de leurs chansons, raconte Alan Frew. Nous avons partagé la scène avec eux dans quelques émissions de télé. Le bassiste John Taylor m’a rendu visite quelques fois dans mon studio pour entendre mon matériel solo. Ce sont des gars aimables et ils avaient de grandes chansons pop.»
Les États-Unis
Avant d’amorcer son actuelle tournée canadienne, Glass Tiger s’est rendu à Las Vegas, en octobre, pour y donner un concert. Ça faisait des années que le groupe n’avait pas joué dans la ville du péché.
Même s’il a connu du succès chez nos voisins du Sud dans les années 1980, Alan Frew reconnaît que Glass Tiger a perdu le contact avec les États-Unis, au fil des ans, parce qu’il n’a pas enregistré assez de musique.
«Notre problème, c’est que nous sommes le plus paresseux des groupes qui travaillent fort. Par ça, je veux dire que nous sommes très vaillants sur scène, mais plutôt fainéants quand vient le temps de se réunir en studio», dit-il en soulignant que seulement trois albums ont été lancés durant sa période glorieuse de la fin des années 1980.
«Quand tu y penses, ces trois albums ont produit cinq prix Juno, des nominations aux prix Grammy, cinq prix classiques canadiens. On ne peut qu’imaginer ce qui serait arrivé si nous avions enregistré six, sept ou huit albums.»
- Glass Tiger en concert au Théâtre Capitole de Québec, le 24 novembre.