Air Canada n’a pas permis à un musicien britannique de monter dans l’avion avec son violoncelle qui vaut des millions de dollars même s’il avait payé un siège pour son instrument, forçant ainsi l’annulation d’un concert à guichet fermé à Toronto plus tôt cette semaine.
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«On ne peut que rêver d’une époque où toutes les compagnies aériennes auront une approche standardisée et réfléchie au sujet de la façon de transporter les instruments de musique précieux qui ont une réservation pour voyager en cabine», a écrit le violoncelliste britannique Sheku Kanneh-Mason dans un message publié jeudi dans X.
Après avoir salué le public de Cincinnati le 10 décembre dernier, M. Kanneh-Mason et sa sœur, la pianiste Isata Kanneh-Mason, sont rentrés se coucher, car ils devaient prendre l’avion tôt le lendemain pour se rendre à Toronto.
Au matin, le temps était mauvais et ils ont appris que leur vol, avec American Airlines, avait été annulé.
Ils ont alors acheté trois billets – deux pour les musiciens, et un pour le violoncelle – pour un vol d’Air Canada qui leur permettrait d’arriver juste à temps pour le concert qu’ils devaient donner au Koerner Hall de Toronto.
À l’embarquement, un agent d’Air Canada a toutefois refusé de laisser passer le violoncelle. Devant l’impossibilité de prendre l’avion et de se rendre à temps à Toronto par voie terrestre, le concert a finalement dû être annulé.
«Après neuf heures stressantes à l’aéroport, nous avons réalisé que notre voyage ne serait tout simplement pas possible», a déclaré dans X le musicien.
M. Kaneh-Mason a expliqué au Globe and Mail que son instrument, fabriqué en 1700 par le luthier vénitien Matteo Goffriller, vaut des millions de dollars. Pas question, alors, de prendre le risque de l’abîmer en le transportant en soute avec les valises ordinaires.
Le site web d’Air Canada précise qu’il est possible d’acheter une place pour un instrument de musique avec une réduction de 50% sur les tarifs publiés, afin de pouvoir transporter l’instrument dans la cabine.
Dans ce cas précis, la ligne aérienne a fait valoir au Globe and Mail qu’il n’y avait, au moment de l’embarquement, aucune trace de la réservation d’un siège pour le violoncelle, et qu’il n’y avait plus suffisamment de temps pour obtenir un billet et faire entrer l’instrument dans l’avion avant le décollage. Air Canada soutient qu’une enquête est en cours pour déterminer ce qui a pu se passer.