Le présumé meurtrier de Daphnée Jolivet purgera le reste de sa détention préventive dans une prison pour adulte après que le tribunal eut accordé une requête de transfèrement déposée par la DPJ contre le jeune homme désormais âgé de 18 ans.
Après avoir entendu les arguments des parties vendredi matin, le juge José Rhéaume s’est rendu aux arguments du CIUSSS de la Capitale-Nationale, qui chapeaute le centre jeunesse, et a ordonné le transfert de l’adolescent vers un centre correctionnel provincial pour adultes.
La loi prévoit qu’un contrevenant adolescent peut être détenu en centre jeunesse jusqu’à un âge maximal de 20 ans. Les autorités peuvent toutefois demander le transfert après le 18e anniversaire d’un jeune si la mesure est dans l’intérêt de ce dernier ou de la société.
Les arguments au soutien de la demande de la DPJ, rédigée dans les jours suivants le 18e anniversaire du jeune, et les motifs de la décision du juge demeurent cependant visés par une ordonnance de non-publication. Cette interdiction protège les droits de l’accusé à un procès juste et équitable si le dossier devait aller devant jury.
Meurtre sordide
Rappelons que Daphnée Jolivet, 19 ans, a été tuée dans la résidence de ses parents le 26 octobre 2023.
Selon certaines informations, la victime aurait été agressée sexuellement avant d’être poignardée. Un adolescent de 16 ans qui se trouvait lui aussi dans la maison à ce moment avait été blessé gravement lors du drame.
Le jeune accusé aurait fui la scène à bord d’une voiture appartenant à des proches de Daphnée Jolivet. Il avait été retrouvé après une embardée dans les minutes suivant la découverte du corps de la jeune femme.
Accusations graves
L’adolescent, que l’on ne peut identifier puisqu’il avait 16 ans lors du crime, avait formellement été accusé de meurtre, d’agression sexuelle armée, de tentative de meurtre, de voies de fait graves, de vol de véhicule et de conduite avec les facultés affaiblies dans les semaines suivant la tragédie.
Son dossier s’est alourdi à deux reprises depuis son arrestation.
D’abord, à la fin avril, l’adolescent se serait enfui lors d’un transport vers une clinique de pédopsychiatrie. Il aurait menacé l’intervenant qui l’accompagnait à l’aide d’une arme artisanale avant de fuir. Il avait été retrouvé par les policiers dans les instants suivants le signalement du centre jeunesse.
Puis, en octobre dernier, le jeune homme aurait participé à la violente émeute qui a éclaté au centre jeunesse Le Gouvernail, à Québec. Il a été formellement accusé de participation à une émeute, de voies de fait contre des agents de la paix, d’entrave et de deux chefs de voies de fait causant des lésions sur des intervenants.
Le dossier du jeune homme reviendra devant le tribunal en février prochain pour la suite des procédures.