Dix-huit ans après avoir poignardé à mort son ex-conjointe, un Montréalais a pu obtenir une «dernière chance», qui lui permettra de demander sa libération conditionnelle trois ans plus tôt que prévu.
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«J’espère que vous considérez ça comme une victoire, M. Walters. Tout le monde a une pensée pour Mélissa McDonald [la victime] aujourd’hui», a commenté le juge James Brunton, ce vendredi, au palais de justice de Montréal.
Juste avant, un jury rendait sa décision dans le dossier de Christopher Walters, en lien avec son crime abject commis il y a de cela 18 ans.
À l’époque, Melissa MacDonald était éducatrice en garderie. Quelques semaines avant le drame, la femme s’était séparée de Walters, qui était convaincu qu’elle l’avait trompé.
Poignardée à mort
Intoxiqué au crack, il s’était rendu à son domicile, où il avait tenté de se mutiler, pour ensuite tuer la femme à coups de couteau. Juste après, il avait appelé le 911 pour affronter les policiers, arme à la main. Les patrouilleurs avaient dû ouvrir le feu pour le maîtriser.
«Même s’il se souvient qu’elle a paniqué et tenté de l’arrêter, il ne se souvient pas de ce qui s’est passé par la suite, même s’il sait qu’il l’a poignardée», était-il indiqué dans des documents judiciaires.
Selon la preuve de l’époque, Mme MacDonald avait informé son entourage qu’elle craignait son ex-conjoint, qui s’était rendu chez elle quatre jours avant le drame pour la menacer de mort.
Walters, maintenant âgé de 59 ans, avait été déclaré coupable de meurtre au premier degré, écopant de la prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle avant 25 ans.
Un «homme changé»
Depuis, Walters s’est repris en main. Il a arrêté la drogue et effectué un cheminement thérapeutique et spirituel, si bien qu’il a été décrit comme «un homme changé».
«Je suis un toxicomane, mais je suis sobre depuis 18 ans. Je dois travailler sur moi-même pour être dans un état d’esprit où je ne reviendrai pas en courant vers les drogues», avait-il souligné lors des audiences devant jury.
Il a fait du bénévolat pour des organismes communautaires et travaille au pénitencier dans l’entretien paysager.
Cela l’avait poussé à invoquer la «clause de la dernière chance», qui permet à un condamné de demander une libération conditionnelle plus tôt que prévu.
Et à la lumière de tout ce cheminement, un jury a consenti à ce qu’il puisse passer devant la Commission des libérations conditionnelles du Canada trois ans plus tôt que prévu, soit en 2028. Ce sont toutefois les commissaires qui trancheront sur son sort.
Ces derniers prendront toutefois en considération des lettres de proches de victimes, qui avaient rappelé que contrairement à Walters, «Melissa ne connaîtra jamais la liberté».
– Avec Camille Payant