Une intersection dangereuse à Mascouche, où plusieurs collisions surviennent chaque semaine, exaspère des citoyens et le maire de la Ville, qui demandent au ministère des Transports d’en faire plus pour sécuriser l’endroit.
Il y a «trois, quatre accidents par semaine, pour ne pas exagérer, chaque jour», résume Karim Mouldi, un employé d’une station-service située au coin de l’intersection de la voie de desserte de la 640 et du chemin des Anglais.
Selon le ministère des Transports du Québec (MTQ), près d’une centaine de collisions sont survenues à cet endroit de 2019 à 2023. Ces données ne tiennent pas compte des collisions qui se sont conclues par la rédaction d’un constat à l’amiable. D’après les chiffres fournis par la Ville de Mascouche, le nombre d’accidents avec blessés, lui, y a presque doublé en trois ans. Il est passé de 13 en 2020 à 22 en 2023.
Le 16 octobre 2024, un homme a perdu la vie après avoir brûlé un feu rouge. Le problème de l’intersection est d’ailleurs le non-respect des feux de circulation à l’angle de la voie de desserte de l’autoroute 640 et du chemin des Anglais. Selon de nombreux témoignages et selon ce que l’Agence QMI a constaté, plusieurs conducteurs forcent le feu jaune ou brûlent le feu rouge. «J’ai même des citoyens, le soir, qui me disent: “Moi je ne passe plus par là, j’ai peur de cette intersection-là.”», explique le maire de Mascouche, Guillaume Tremblay.
Victime d’une collision trois semaines après avoir eu son permis
Trois semaines seulement après avoir eu son permis de conduire, en octobre 2023, Coralie Bragdon a été victime d’une collision. «Sa lumière à elle ne flashait plus. Quand j’ai voulu continuer sur ma lumière verte, elle m’a coupée […] J’ai eu une commotion, mon auto a été une perte totale et ça faisait trois semaines que je l’avais!» raconte la jeune femme de 19 ans.
La semaine dernière, le MTQ a mis en place des mesures pour sécuriser les lieux. Un panneau temporaire demandant aux gens de respecter les feux de circulation a été installé sur le chemin des Anglais, l’endroit où le MTQ dit avoir constaté le plus grand nombre de collisions, et des persiennes ont été ajoutées sur les feux pour éviter la confusion, entre autres.
Un panneau au mauvais endroit?
Le maire de Mascouche est en désaccord avec la stratégie du ministère. «Si c’est ça leur solution, un panneau lumineux sur une zone où les gens roulent à 30-40 km/h […], je ne pense pas que le panneau est à la bonne place du tout! Ils devraient le mettre sur la voie de service de l’autoroute.»
Il demande d’abord et avant tout l’ajout d’un radar photo visant à s’assurer du respect du feu rouge. Le député de Masson, Mathieu Lemay, explique qu’il y a d’abord des étapes à respecter. «Lorsqu’on a vu l’opportunité de l’ajout de radars photo, c’est long, c’est sûr, parce que ça prend des études de sécurité», dit-il.
«Je trouve ça malheureux, car on parle ici de sécurité», rétorque M. Tremblay.