Le sport et la politique ne font pas bon ménage. Surtout lorsqu’on approche des athlètes sur des sujets sensibles comme les huées audibles pendant les hymnes nationaux depuis quelques matchs.
Dans le vestiaire du Canadien, les joueurs auraient probablement préféré subir un traitement de canal à froid plutôt que de donner leurs impressions sur le phénomène.
Du groupe, Cole Caufield a sans doute été le plus honnête.
«Je trouve ça irrespectueux, a lancé l’Américain vendredi après-midi, après l’entraînement optionnel tenu à Brossard. Ça me dérange un peu.»
Caufield faisait évidemment allusion à la vague de mécontentement qui a déferlé dans plusieurs amphithéâtres canadiens depuis que Donald Trump a menacé le pays d’imposer des tarifs douaniers de 25% sur les produits canadiens importés aux États-Unis.
À Ottawa, à Winnipeg, à Calgary, à Toronto (dans la NBA), des partisans ont hué l’interprétation de The Star-Spangled Banner. Ce pourrait être au tour de Montréal lors de la visite des Devils samedi après-midi.
«Soyons juste respectueux, a demandé Caufield. Venez au match pour encourager votre équipe, et laissons ces chansons jouer.»
À quelques pas de lui, Mike Matheson a préféré ne pas trop se mouiller. Disons que sa situation familiale lui fait vivre les deux côtés de la médaille.
Originaire de Pointe-Claire, Matheson est marié à Emily Pfalzer, une Américaine originaire de l’État de New York qui est elle-même une ancienne joueuse de hockey.
«Je ne sais pas si on va assister à ce genre de chose au cours du week-end», a déclaré le défenseur.
«La politique, c’est dangereux d’émettre une opinion tranchée, lorsque tu n’as pas toutes les informations. En ce moment, je ne crois pas avoir toutes les informations en main pour pouvoir prendre le risque d’en parler.»
Loin d’être un chant patriotique
Cela dit, les événements des derniers jours ont ramené sur le plancher la question de la nécessité des hymnes nationaux avant les matchs ordinaires, ceux n’ayant rien à voir avec les compétitions internationales.
«Personnellement, je trouve ça cool, de pouvoir entendre les deux hymnes nationaux chaque soir, a déclaré Caufield. Ça fait partie de la routine des joueurs et de l’histoire de notre sport.»
Voilà. Les hymnes nationaux, ceux interprétés avant les matchs, c’est davantage une tradition qu’un véritable hommage à la patrie. D’ailleurs, ils doivent être rares, les joueurs qui pensent aux soldats tombés au combat dans les conflits armés du passé ou qui sentent une fibre patriotique monter en eux en entendant ces chants.
«C’est surtout un moment pour faire de la visualisation et pour se préparer pour le match. On fait ça depuis qu’on est juniors. C’est devenu une habitude», a déclaré Christian Dvorak à ce sujet.
Voyez le point de presse complet dans la vidéo ci-dessus.