Vendredi, Cole Caufield mentionnait qu’il n’aimait entendre l’hymne national américain être hué dans les arénas canadiens, les gens de Montréal l’ont entendu.
La foule présente au Centre Bell pour la rencontre entre le Canadien et les Devils du New Jersey, samedi, a été majoritairement respectueuse lors de l’interprétation du Star Spangled Banner. Tout le monde paraissait s’être levé et seules quelques huées très isolées ont été entendues et la fin de la chanson a été accueillie par quelques huées, mais aussi par des applaudissements polis.
C’est surtout à la fin du Ô Canada que les partisans se sont fait entendre avec des applaudissements nourris.
Avant les hymnes nationaux, l’annonceur Michel Lacroix a lu un message demandant aux partisans de «respecter les hymnes nationaux canadien et américain de même que les joueurs qui représentent chaque pays». Il s’agissait d’une initiative de l’équipe et non d’une demande de la LNH a laissé savoir un représentant du Canadien.
Présent au match, le Premier ministre du Québec, François Legault, avait aussi demandé à ses concitoyens de faire preuve de respect envers l’hymne américain malgré la situation tendue entre les États-Unis et le Canada.
Ambiance familiale
C’était le premier match à Montréal depuis que la menace tarifaire de Donald Trump est devenue bien réelle. Lors des dernières rencontres au Centre Bell, quelques partisans avaient hué l’hymne national américain, mais il s’agissait de gestes relativement isolés.
Peut-être parce qu’il s’agit d’un match en après-midi avec un public plus familial, nombreux étaient les partisans qui ne savaient pas comment ils allaient réagir quand l’hymne américain serait entonné. Et plusieurs ne voulaient tout simplement pas se prononcer.
«Je vais suivre le mouvement de la foule, mais je vais peut-être huer un peu pour manifester mon mécontentement. En même temps, il n’y a pas de tarifs pour le moment», a souligné un prénommé Martin de Montréal qui n’a divulgué que son prénom.
Croisée sur la promenade jouxtant le Centre Bell avant la rencontre, une mère de famille avouait ne pas avoir réfléchi à comment elle aborderait la situation.
Honneur
Steve Crewe et son père Melvin avaient fait le voyage depuis la campagne de Terre-Neuve pour assister au match, une première dans le cas du paternel.
L’un comme l’autre tient en haute estime la tradition de l’interprétation des hymnes nationaux avant les matchs.
Il n’était donc pas question pour eux de chahuter l’hymne de la visite, qu’ils soient d’accord ou non avec les menaces de tarifs qui planent sur le Canada depuis que Donal Trump a emménagé dans la Maison-Blanche.
«Nous n’allons rien faire, a assuré Steve. Nous allons honorer les hymnes nationaux comme nous le faisons toujours.»
Pourquoi huer?
Évidemment, l’idée que leur hymne national soit hué n’enchantait pas les partisans des Devils qui étaient présents au Centre Bell. C’était notamment le cas de Lewis, un résident du New Jersey qui a préféré ne pas donner son nom de famille.
«Je ne suis pas content, mais tout le monde a le droit de faire ce qu’il veut. Nous allons crier plus fort et peut-être que nous allons huer l’hymne national canadien», lance-t-il avec un sourire en coin.
L’homme, qui était accompagné de sa conjointe et de ses deux enfants, se demandait si c’était la meilleure façon de protester.
«Pourquoi huer? C’est un match de hockey. Mais je n’ai pas aimé que les gens huent lors d’un match de la NBA à Toronto quand c’était une jeune fille de 15 ans qui chantait l’hymne américain. Vous imaginez comment elle se sentait?»