Géant du cinéma américain et figure phare du «nouvel Hollywood», Gene Hackman, 95 ans, a été retrouvé mort au côté de son épouse mercredi dans des circonstances dites «suspectes», après une riche carrière marquée par des films tels que Bonnie and Clyde, French Connection ou encore Impitoyable.
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L’acteur et sa femme, la pianiste classique Betsy Arakawa, 63 ans, ont été retrouvés morts à leur domicile de Santa Fe, au Nouveau-Mexique, a annoncé jeudi la presse américaine, reprenant une information diffusée plus tôt par le média local Santa Fe New Mexican.
Le bureau du shérif du comté de Santa Fe, cité par ces médias, n’a pas précisé la cause du décès du couple, mais a indiqué n’avoir pas trouvé de trace d’un acte criminel. Leur chien a également été retrouvé mort au domicile. Mais «la mort des deux individus est suffisamment suspecte pour mener des recherches et une investigation approfondies», selon un mandat de perquisition.
La personne ayant découvert les corps a trouvé la porte de la maison du couple, marié depuis 1991, ouverte. Des pilules étaient éparpillées près du corps de Betsy Arakawa, situé dans la salle de bain, avec un radiateur d’appoint près de sa tête. Le cadavre était en décomposition, peut-on lire dans le document.
Quant au corps de Gene Hackman, il a été trouvé dans la pièce d’à côté, habillé et lunettes de soleil à proximité, selon la même source. Leur fille, Elizabeth Jean, a évoqué jeudi un potentiel empoisonnement au monoxyde de carbone auprès de TMZ.
Mais les premiers tests n’ont pas révélé un niveau élevé de gaz, selon le shérif du comté de Santa Fe, Adan Mendoza.
«Nous n’écartons aucune piste», a-t-il précisé lors d’une conférence de presse, en ajoutant qu’il n’y avait pas de signe de lutte. «Je pense que l’autopsie nous en dira beaucoup.»
«La perte d’un grand artiste est toujours un motif de deuil et de célébration: Gene Hackman, un grand acteur, inspirant et magnifique dans son travail et sa complexité. Je pleure sa perte et je célèbre son existence et sa contribution», lui a rendu hommage jeudi sur Instagram le cinéaste américain Francis Ford Coppola, avec lequel il avait collaboré pour le film Conversation Secrète (1974).
Gene Hackman était apparu pour la dernière fois à l’écran dans le film Bienvenue à Mooseport (2004) et avait annoncé officiellement son départ à la retraite en 2008.
Figure du «Nouvel Hollywood»
Né le 30 janvier 1930, l’acteur était devenu dans les années 70 une figure phare du «Nouvel Hollywood», mouvement de renouveau créatif du cinéma américain entre 1960 et 1980 marqué par des films emblématiques tels qu’Easy Rider de Dennis Hopper, Orange mécanique de Stanley Kubrick ou encore Taxi Driver de Martin Scorsese.
À l’époque, Gene Hackman arbore déjà moustache, rondeurs et calvitie, trois signes distinctifs qui contribueront à faire de lui l’incarnation du «dur à cuire».
À l’orée de la quarantaine, coup de chance, Arthur Penn l’engage en 1967 pour Bonnie et Clyde, qui le rend célèbre et lui vaut une première nomination aux Oscars. Sans remporter la célèbre statuette, du moins sur cette fois-là.
Car Gene Hackman va remporter par la suite deux Oscars, notamment celui du meilleur acteur en 1971 pour son rôle dans French Connection, où il campait le légendaire flic Jimmy «Popeye» Doyle.
Il se voit remettre sa seconde statuette en 1993 avec l’Oscar du meilleur second rôle pour sa performance dans Impitoyable, de Clint Eastwood. Il y campait un ancien tueur devenu shérif d’une petite ville du Wyoming.
Deux Oscars, quatre Golden Globes
Au total, l’acteur a été nominé cinq fois aux Oscars. Il a par ailleurs reçu huit nominations aux Golden Globes, pour quatre victoires.
Au fil des années, l’acteur star avait travaillé avec de nombreux grands noms du cinéma, notamment Francis Ford Coppola dans le film Conversation secrète, Christopher Reeve dans Superman en 1978, et Al Pacino dans le méconnu L’Épouvantail, dont Gene Hackman disait qu’il était le préféré de toute sa carrière.
Discret, Gene Hackman n’accordait que peu d’entretiens à la presse et fréquentait encore moins le monde en vase clos d’Hollywood.
«À Hollywood, tout tourne autour du cinéma: les conversations, les gens que l’on voit, la vie de tous les jours. C’est totalement narcissique. On finit par oublier pourquoi on fait ce métier», disait-il à L’Express.