La Banque du Canada devrait abaisser son taux directeur pour une septième fois consécutive lors de sa mise à jour de mercredi.
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C’est du moins l’avis qui semble faire l’unanimité au sein des économistes, selon le chroniqueur économique du Journal de Montréal, Francis Gosselin.
«L’inflation est sous contrôle, a-t-il dit en entrevue à l’émission Le Québec matin. On est en deçà de la cible de 2% de la Banque du Canada. On peut dire mission accomplie de ce côté. Maintenant, l’autre dimension, c’est l’économie canadienne, qui fait un peu du sur place.»
«Il y a eu le rapport sur l’emploi aussi publié récemment qui n’était pas reluisant, a-t-il ajouté. Tout ça pointe vers une baisse des taux ce mercredi, fort probablement d’un quart de point.»
Les grandes banques canadiennes montrent déjà des signes qui semblent pointer vers une telle baisse.
«Il y a trois des grandes banques canadiennes qui ont déjà abaissé leur taux fixe de cinq ans en anticipation de ça, a expliqué M. Gosselin. On est à 3,99%. C’est vraiment ce qui fait pas mal l’unanimité au sein des économistes actuellement.»
Cette mise à jour de la Banque du Canada survient dans un contexte de début de guerre commerciale avec les États-Unis.
Le chroniqueur économique est d’avis qu’il est difficile de prédire l’impact que celle-ci aura sur les taux au cours des prochains mois.
«D’un côté, les tarifs douaniers pourraient provoquer un ralentissement important de l’activité économique, donc une réduction du rythme de croissance, a-t-il indiqué. Ça, c’est certain que ça va donner un incitatif à la Banque du Canada de baisser son taux pour stimuler l’emprunt, l’investissement et la consommation.»
«De l’autre, les contre-tarifs, et dans une certaine mesure les tarifs pour les biens qu’on envoie et qui nous reviennent, tout ça pourrait faire augmenter les prix, a-t-il continué. Ça pourrait créer de l’inflation. Si elle reprenait au Canada, au contraire, la Banque du Canada pourrait être tentée de maintenir, voire même d’augmenter son taux.»
L’incertitude économique pourrait aussi refroidir les ardeurs des investisseurs.
«Même si le taux directeur baisse et que c’est plus intéressant d’investir, si on est face à une grande incertitude, on va peut-être décaler la décision d’investissement chez certaines entreprises, a mentionné Francis Gosselin. Plus on décale, moins on crée de richesse et de valeur. Tout ça amène vers une stagnation économique, voire même une éventuelle récession.»
Voyez l’entrevue complète dans la vidéo ci-dessus.