Un premier criminel important faisait partie des 175 migrants expulsés des États-Unis et arrivés dimanche dans un vol de rapatriement, ont annoncé les autorités vénézuéliennes, qui depuis des semaines dénoncent l’amalgame faite selon elles par Washington entre migrants et membres de gangs.
«Pour la première fois dans cette série de vols que nous avons réalisés arrive une personne importante recherchée par la justice vénézuélienne et ce n’est pas le (gang) Tren de Aragua. Il appartient à une bande de l’État de Trujillo, la bande (…) Cagón», a déclaré le ministre de l’Intérieur, Diosdado Cabello, qui a accueilli les migrants à l’aéroport international de Maiquetia de Caracas.
Le ministre, qui n’a pas donné plus de détails sur l’identité du criminel, a insisté sur le fait qu’aucun membre du Tren de Aragua ne s’est trouvé sur un des vols de rapatriement de migrants.
C’est le troisième appareil qui atterrit au Venezuela depuis la reprise de ces vols le week-end dernier.
Les 175 migrants sont arrivés dans un avion arborant le drapeau américain alors que les vols précédents avaient été opérés par la compagnie aérienne nationale vénézuélienne Conviasa.
Le Venezuela et les États-Unis, dont les relations sont rompues depuis 2019, s’accusaient mutuellement de ne pas respecter l’accord conclu fin janvier entre un envoyé spécial de Trump et le président Nicolas Maduro sur la coordination des expulsions.
Mécontent du rythme des renvois, le président Trump avait révoqué fin février la licence accordée par son prédécesseur Joe Biden au groupe pétrolier américain Chevron pour travailler au Venezuela malgré les sanctions et l’embargo pétrolier, destinés à évincer M. Maduro du pouvoir.
De son côté, Caracas avait accusé le département d’État américain de «bloquer» les vols.
Au total, 918 personnes ont été renvoyées au Venezuela après leur expulsion des États-Unis depuis l’investiture de Donald Trump.
En outre, les États-Unis ont expulsé sans jugement 238 migrants accusés d’être des gangsters vers une prison haute sécurité du Salvador alors que de nombreuses familles au Venezuela nient catégoriquement que leurs proches appartiennent à un gang. Caracas, qui assure que le chiffre est de 324, estime qu’il s’agit d’un «enlèvement» et a engagé des avocats au Salvador pour obtenir leur libération.
Selon l’ONU, près de 8 millions de Vénézuéliens ont quitté leur pays pour fuir une crise économique qui a commencé à se réduire en 2021. Le gouvernement affirme que plus de 1,2 million sont revenus.