Karl Blackburn s’est officiellement lancé dans la course à la chefferie du Parti libéral du Québec, lundi. Directeur général de la formation sous Jean Charest, il nie toutes allégations de financement illégal à l’époque.
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«D’abord, il n’y avait pas de financement sectoriel, on va être clair», a déclaré au premier jour celui qui est devenu le cinquième candidat dans la course à la succession de Dominique Anglade. Le PLQ, assure-t-il, «respectait les règles» en vigueur à l’époque.
«La commission Charbonneau a fait le constat qu’il n’y avait rien à reprocher au Parti libéral du Québec, a ajouté M. Blackburn. Alors, dans ce contexte, je pense qu’il faut qu’on passe maintenant à un autre appel et qu’on regarde devant.»
Après avoir été député libéral de 2003 à 2007, Karl Blackburn a œuvré à titre d’organisateur en chef et de directeur général du parti de 2007 à 2013.
Durant cette période, le PLQ a été secoué par de nombreux scandales liés à son financement, notamment l’obligation pour les ministres de récolter 100 000$ annuellement.
Et contrairement aux prétentions de M. Blackburn, le financement sectoriel existait bel et bien. La commission Charbonneau l’indique en toutes lettres dans son rapport, tout en soulignant que les autres principaux partis s’y adonnaient aussi.
«Le PLQ parlait de “financement sectoriel” et le PQ de financement en “milieu de vie”», écrivent les commissaires.
Les libéraux ont d’ailleurs remboursé plus d’un demi-million $ en contributions illégales pour la période allant de 2006 à 2011.
Le «repli sur soi» caquiste
Arrivé tardivement dans la course après avoir combattu un cancer de la prostate, Karl Blackburn devra maintenant faire vite pour être déclaré candidat face à Pablo Rodriguez et Charles Milliard. Il aura jusqu’au 11 avril prochain pour récolter les signatures de 750 membres provenant d’au moins 70 comtés et 12 régions du Québec.
Lundi, celui qui était jusqu’à tout récemment président du Conseil du patronat a esquissé les contours d’une plateforme à droite sur le plan économique.
Les entreprises ont besoin de travailleurs étrangers pour faire face au vieillissement de la population, fait-il valoir. «Il faut qu’on rehausse les seuils d’immigration permanente», a lancé l’ex-représentant des gens d’affaires.
Du même souffle, il en a profité pour attaquer François Legault, qui demande au gouvernement fédéral de réduire de moitié le nombre d’immigrants temporaires au Québec. «Le repli sur soi, ce n’est pas ma tasse de thé», a répété Karl Blackburn à de multiples reprises.
«Je suis d’avis que les frontières du Québec doivent nous servir comme tremplin pour rayonner à travers le monde, et non pas comme rempart pour nous protéger de quelque envahisseur que ce soit», a-t-il ajouté.
Rebâtir le PLQ
Mais l’aspirant chef ne s’en cache pas, le PLQ est un parti à rebâtir, notamment auprès des francophones, où la formation obtient seulement 9% des intentions de vote.
«Malheureusement, on s’est déconnecté des régions du Québec, dit celui qui est natif de Chicoutimi. Malheureusement, les citoyens ont perdu confiance au Parti libéral du Québec.»