Si l’emploi a quelque peu diminué (-0,2%) au Québec pendant le mois de juillet, le taux de chômage n’a pas bougé d’un pouce et reste établi à 5,7%, selon les données de Statistique Canada publiées vendredi.
En pleine période estivale, le nombre de travailleurs à temps partiel a connu un bond de 3,1% entre les mois de juin et de juillet 2024, pendant que l’emploi à temps plein a enregistré une baisse de 1% sur la même période.
«L’emploi dans la province a également peu varié par rapport à un an plus tôt, tandis que le nombre de personnes à la recherche de travail a progressé de 62 000 (+29,6 %), ce qui a fait augmenter le taux de chômage de 1,2 point de pourcentage», a relevé l’agence fédérale.
En ce qui concerne le taux de chômage, celui-ci est tiré vers le haut par des régions qui ont un fort poids démographique comme Montréal (7,6%), a observé Florence Jean-Jacobs, économiste principale chez Desjardins.
L’Abitibi-Témiscamingue, le Saguenay-Lac-Saint-Jean et Chaudière-Appalaches sont les seules régions à enregistrer un taux inférieur à 3%.
«On prévoit d’ailleurs que le taux de chômage continuera de grimper légèrement, pour avoisiner 6 % d’ici la fin de 2024, et ensuite entamer une descente», a indiqué l’économiste.
Des pertes dans le secteur privé
Statistique Canada a constaté que le nombre d’employés dans le secteur privé a diminué de 0,3% en juillet à l’échelle du Canada, quand il a progressé de 0,9% dans le secteur public.
Selon Mme Jean-Jacobs, les pertes de travailleurs dans le secteur privé et dans l’emploi à temps plein au Québec «démontrent que le ralentissement du marché du travail québécois est encore en cours».
«Depuis le début de l’année, le secteur privé a retranché 55 700 emplois, et la baisse de juillet constitue le pire résultat depuis janvier 2022», a-t-elle souligné au sujet de la Belle Province.
Ailleurs au Canada
Ni le taux de chômage à 6,4% ni l’emploi n’ont varié pour ce septième mois de l’année au niveau national, avec seulement 2 800 postes de moins par rapport au mois précédent.
«En juillet 2024, la hausse observée dans le travail à temps plein (+62 000; +0,4 %) a été contrebalancée par la baisse enregistrée dans le travail à temps partiel (-64 000; -1,7 %)», a remarqué l’agence fédérale.
«En dépit de ces changements, l’emploi à temps partiel a augmenté à un rythme plus rapide (+3,4 %; +122 000) que l’emploi à temps plein (+1,4 %; +224 000) par rapport à un an plus tôt», a-t-il été précisé.
L’emploi a plus particulièrement diminué dans le commerce de gros et de détail (-44 000; -1,5 %) ainsi que dans la finance, les assurances, les services immobiliers et les services de location et de location à bail (-15 000; -1,0 %).
À l’inverse, il a augmenté dans les administrations publiques (+20 000; +1,6 %), dans le transport et l’entreposage (+15 000; +1,4 %) et dans les services publics (+6 200; +4,2 %).
À titre de comparaison, la province voisine de l’Ontario a réussi à créer 22 000 nouveaux emplois en juillet, ce qui représente une hausse de 0,3%.