Personne n’a trop osé en parler parce que les Jeux olympiques de Paris ont été dans l’ensemble un très grand succès.
Certes, lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux, la prestation du schtroumpf barbu à poil, avachi dans un plat de service géant et qui disait aux gens de se mettre tout nu, ainsi que les numéros de travestis qui l’entouraient étaient d’un kitch, d’une vulgarité et d’un mauvais goût exemplaires (tous les travestis ne sont pas ainsi, qu’on songe par exemple au remarquable Michel Serrault dans La cage aux folles).
Mais de manière générale, le spectacle était plutôt réussi, surtout avec l’envolée de la vasque olympique et la fabuleuse interprétation de Céline Dion.
J’attendais donc avec enthousiasme la cérémonie de clôture des Jeux. Quelle déception.
Le spectacle de la montée des cinq anneaux olympiques était lent et plus d’un s’est demandé ce que le Cirque du Soleil aurait présenté si les organisateurs avaient eu la bonne idée de faire appel à ses services.
Mais bon, ces critiques ne valent pas à elles seules une chronique.
Spectacle dérangeant
Ce qui m’a vraiment dérangé, déçu et même scandalisé est la seconde partie du spectacle.
Nous avons eu droit à un spectacle de rock très moyen avec cinq chansons en anglais, une en cambodgien, mais rien en français.
Il faut croire qu’aux yeux des organisateurs du spectacle de clôture, la chanson française actuelle n’existe pas.
Même la chanson finale, Comme d’habitude, interprétée à l’origine en 1967 par Claude François, a été jouée dans sa version anglaise, My Way.
On atteint ici le paroxysme du mépris de soi-même.
La cérémonie de clôture des Jeux olympiques de Paris a été regardée à travers le monde par un milliard de spectateurs.
C’était une magnifique occasion de faire connaître et resplendir la culture française, surtout que Paris est sa capitale mondiale.
Américanophilie déplacée
Mais non, les organisateurs ont cédé à l’américanophilie qui, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, ronge la société française.
Il était normal à la fin de la cérémonie de faire un clin d’œil aux États-Unis et à la culture américaine, puisque les Jeux suivants se dérouleront à Los Angeles.
Mais disons-le franchement, à côté des chanteurs américains qu’on nous a présentés sur une plage de Los Angeles, à la fin de la cérémonie, les pauvres artistes français qui chantaient en anglais faisaient pâle figure. Une imitation reste une imitation, surtout placée à côté de l’original.
En présentant une imitation de rock américain, les Français ont raté une belle occasion d’être eux-mêmes.
Ils ont surtout montré que pour une partie débile de leur élite culturelle, la seule way de l’avenir est la way américaine anglo-saxonne.
C’est politiquement, économiquement et culturellement stupide. Mais allez donc raisonner ces collabos culturels.
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