NEW YORK | Impossible de manquer Gabriel Diallo quand il entre dans une pièce. Du haut de ses 6 pi 8 po, le géant québécois impressionne. Mais c’est surtout lorsqu’il se met à parler que le jeune joueur devient aussi fascinant que son puissant service.
À seulement 22 ans, le Montréalais est éloquent, mature. Mais en dépit de cette confiance tranquille qui l’anime, le 143e mondial est loin d’être au-dessus de ses affaires, comme on dit. On en a eu la preuve mardi, peu après sa victoire contre l’Espagnol Jaume Munar, sa première dans le tableau principal d’un tournoi du Grand Chelem.
Les yeux qui s’illuminent
Quand Le Journal lui a demandé comment il avait vécu ces derniers jours sur l’immense site du US Open, les yeux de Diallo se sont illuminés. «Tu t’entraînes toute ta vie pour jouer dans un environnement comme celui-là», a-t-il souri.
L’un de ses rêves, c’était de jouer la session de soir du US Open. La fameuse night session, comme on dit à New York. Qualifié pour le tournoi après avoir remporté ses trois matchs la semaine dernière, il l’a réalisé mardi, en gagnant un match sous les réverbères, dans une belle ambiance.
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L’université plutôt que les professionnels
À 18 ans, Gabriel Diallo n’a pas opté pour un passage chez les professionnels. «Chez les juniors, je n’étais pas un Félix [Auger-Aliassime] ni un Denis [Shapovalov], a raconté Diallo par le passé. Je n’avais pas joué beaucoup sur la scène internationale. On ne s’est jamais posé la question à savoir s’il fallait que je passe chez les professionnels à ce moment.»
Le Montréalais s’est donc joint à l’Université du Kentucky. Il a connu un passage couronné de succès, durant lequel il a été nommé au sein de l’équipe d’étoiles et a été honoré pour ses accomplissements scolaires, lui qui étudiait en finances.
Il a fait le grand saut à 21 ans
Diallo a décidé de faire le grand saut vers les professionnels à 21 ans, avant la saison 2023. Il venait de connaître quelques bons moments sur le circuit.
Durant l’été, il avait remporté le Challenger de Granby. Il avait aussi gagné son premier match de qualification à l’Omnium Banque Nationale en battant James Duckworth, alors classé 62e.
Depuis, le Montréalais a ajouté deux autres titres Challenger à son palmarès. Il a occupé le 129e rang sur l’ATP en février, son meilleur classement à ce jour, mais sa victoire de mardi lui assure un nouveau sommet: il sera à tout le moins 116e lors de la prochaine parution du palmarès.
Une mère ukrainienne, un père guinéen
Le père de Diallo est guinéen et sa mère est ukrainienne. Mais c’est en Russie que ses parents se sont rencontrés – Diallo parle d’ailleurs le russe – avant de déménager à Montréal, où le futur joueur de tennis a vu le jour.
Le jeune Gabriel a grandi non loin du Stade IGA et s’est entraîné pendant un moment au Centre national de Tennis Canada.
C’est d’ailleurs à ses parents que Gabriel pense, souvent, au terme d’un entraînement difficile, où il aurait peut-être souhaité être ailleurs, a-t-il déjà confié.
Jeune, il jouait aux échecs
Les parents de Diallo ne souhaitaient pas que le tennis devienne trop rapidement toute sa vie, malgré un potentiel qui se faisait déjà sentir au début de l’adolescence. C’est pourquoi ils l’ont incité à s’intéresser à d’autres passe-temps, dont les échecs et le judo, a-t-il raconté par le passé.
Le puissant cogneur a aussi travaillé au Stade IGA, à l’époque où celui-ci s’appelait encore le Stade Uniprix. Ado, en marge du tournoi montréalais, il a travaillé dans l’atelier de cordage de raquettes, a expliqué le géant à des collègues, récemment.
Un passage chez les Aliassime
À l’adolescence, Diallo a passé quelques années à l’Académie Aliassime, à Québec. Il vivait d’ailleurs chez Sam, le père de Félix.
«Tout ce que l’on faisait, c’était parler de tennis. On mangeait du tennis», a-t-il lancé en riant au Journal, au moment de faire le saut chez les pros.
Le Québécois est désormais entraîné par un autre Québécois, Martin Laurendeau.