Même si les feux d’artifice continuent d’attirer les foules, de plus en plus de villes québécoises adoptent des spectacles laser, observent plusieurs acteurs du milieu de l’événementiel.
L’entreprise Laser Quantum, spécialisée dans ces événements auprès des municipalités, a vu ses ventes augmenter de 40 à 50% cette année, après une hausse de 20 à 30% l’an dernier, précise le propriétaire, Jean-Philippe Jouy.
Depuis l’été dernier, des municipalités comme Saint-Hippolyte, Prévost et même la Ville de Québec, ont intégré ces spectacles à leur programmation estivale. L’International des Feux Loto-Québec, à La Ronde, a aussi intégré des segments de spectacles laser à la fin de l’été.
«On a des gens qui nous ont déjà réservés depuis le mois de juillet pour l’année d’après», souligne le propriétaire, qui a dû augmenter son parc de projecteurs laser pour répondre à la demande.
«Quelques réticences»
Si plusieurs des spectateurs qui découvrent les spectacles laser en ressortent satisfaits, d’autres restent fidèles aux traditionnels feux d’artifice.
«On a quand même eu quelques réticences», explique d’emblée le maire de Saint-Hippolyte, dans les Laurentides, Yves Dagenais.
La municipalité de Saint-Hippolyte est l’une des premières à avoir présenté un spectacle laser à ses citoyens l’an dernier. Cet été, ils ont répété l’expérience, lors de la fête nationale.
«Je pense qu’il y a beaucoup de monde qui ont réalisé qu’il y a moyen de faire des choses différemment [sic]», ajoute Yves Dagenais.
«Le monde commence à comprendre le bien-fondé d’interdire les feux d’artifice, pour des questions de risques d’incendie, mais aussi pour l’environnement», indique-t-il.
Après une annulation
À Québec, cet été, les organisateurs de la fête du Canada ont également opté pour un spectacle laser après l’annulation des feux d’artifice du 1er juillet l’an dernier pour des raisons de sécurité liées aux risques d’incendie.
«La SOPFEU nous a interdit de faire le feu d’artifice, donc on se retrouvait avec rien. On ne voulait pas que ça se reproduise [cette année]», mentionne la productrice de l’événement, Louise Harvey.
D’un point de vue financier, le coût d’un spectacle laser et d’un feu d’artifice est semblable, note-t-elle, mais il permet parfois de réaliser des économies.
«On sauve dans les coûts reliés à la sécurité et au ramassage aussi des déchets que [les feux d’artifice] produisent», précise la productrice chez les Productions Logicos.
Jusqu’à six semaines
La création d’un spectacle laser peut prendre jusqu’à six semaines, explique le propriétaire Jean-Philippe Jouy.
«On va concevoir une bande musicale. Sur cette bande musicale, on va développer un scénario artistique. En général, on utilise plusieurs projecteurs laser dans chaque show, et on va les combiner sur la musique», souligne-t-il.
Le jour du spectacle laser, la charge de travail est plus légère que lors d’un feu d’artifice, où il faut établir un périmètre de sécurité et placer les bombes pyrotechniques. «C’est plus facile à installer qu’un feu d’artifice», mentionne M. Jouy.