Ne demandez pas à Caroline Néron de choisir entre le jeu et l’entrepreneuriat. Si elle a déjà négligé la comédienne au profit de l’entrepreneure, il n’est plus question de bouder l’une ou l’autre de ses deux passions principales, l’interprétation et les affaires.
«J’ai besoin des deux. Probablement que je ne serais pas aussi bonne comédienne si je n’avais pas mon entreprise. La vérité, c’est que si je faisais juste jouer, si j’avais trop de journées off et que je réfléchissais trop, ce ne serait pas bon pour moi.»
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Quand elle décroche un rôle, comme celui qu’elle joue dans la nouvelle série La collecte, qui arrive sur illico+ le 23 octobre, son associée Julie St-Jacques veille au grain.
«Mon entreprise me donne la liberté de jouer», reconnaît celle qui comble aussi bien ses élans créatifs au bureau, où elle lance des collections et des campagnes publicitaires. Elle a même commencé à jouer au photographe.
«Un jour, je m’étais dit que je serais moins à l’avant pour ma marque et j’aimerais pouvoir shooter mes mannequins moi-même. Ma fille dans La déesse, Kelly Depeault, a accepté de le faire!»
Après bien des étapes ayant suivi la faillite de l’entreprise portant son nom, survenue en janvier 2019, Caroline Néron a pu la récupérer. Elle crée et distribue des bijoux, du maquillage, divers accessoires ainsi que des vibrateurs, mais sans les coûts fixes importants qui, auparavant, plombaient ses résultats financiers.
«Je n’ai volé personne et tous les employés ont été payés. C’est très dur sur l’orgueil de devoir refaire son nom. Là, je suis dans une soixantaine de bijouteries et boutiques cadeaux au Québec.» Elle a pu racheter son entreprise trois ans après la faillite, un investisseur ami de son père lui ayant permis de la relancer.
Libre et assumée
Depuis le 1er octobre dernier, les vibrateurs et les masturbateurs qu’elle vend ont été regroupés dans une entreprise à part entière, baptisée Libre et assumée.
«Les vibrateurs, c’est ça qui a marqué mon retour dans l’esprit des gens, mais ça faisait déjà deux ans que j’étais revenue dans le bijou.»
«C’est fou, les vibrateurs, je me rends compte à quel point il y a beaucoup de tabous, dans les couples notamment. De posséder un vibrateur en couple, je vois que j’affecte des couples en en parlant. J’adore la clientèle aussi que je touche, ce sont des femmes entre 40 et 80 ans. On devrait encore plus parler du plaisir au féminin, de l’importance de la santé sexuelle de la femme. Mon but, c’est d’aider les femmes, car ce sont elles qui ont le plus été brimées dans leur sexualité, mais je vise aussi les couples, les hommes, car il y a tellement d’homosexuels dans ma vie! Le plaisir d’amener une ouverture d’esprit… Je veux moins de frustrés sur la planète! Je veux un Québec vibrant!»
Elle souhaite aussi élargir son terrain de jeu et «aller déniaiser la Canadienne» avec ses vibrateurs, mais pas question d’avoir des ambitions exagérées ou internationales pour le moment, a-t-elle dit en entrevue.