Un juge de la Cour suprême de l’État de New York a débouté la procureure générale de cet État qui avait lancé fin 2023 des poursuites contre PepsiCo pour mise en danger de l’environnement et de la santé publique du fait de la pollution plastique d’une rivière.
«Les accusations de la partie plaignante sont spéculatives», a relevé le juge Emilio Colaiavoco, qui siège à Buffalo, dans sa décision rendue jeudi et obtenue par l’AFP.
Faute de loi ou de réglementation «imposant une telle théorie de responsabilité ou imposant des restrictions sur le type et la quantité de plastique pouvant être utilisés, ce procès est tout simplement de l’idéalisme politique», a-t-il poursuivi.
Le groupe s’est dit «ravi» de cette décision.
«Nous pensons que notre temps, notre attention et nos ressources – ainsi que celles d’autres acteurs importants – sont mieux employés en étant dirigés vers des solutions collaboratives», a-t-il indiqué dans un communiqué, affirmant «prendre avec sérieux la réduction du plastique et le recyclage effectif».
«Nous sommes déçus de cette décision et examinons nos options», a déclaré de son côté une porte-parole de la procureure générale, dans un communiqué à l’AFP.
Letitia James reprochait au géant américain des boissons gazeuses – dont le siège se trouve dans l’État de New York – de «nuire à la population et de ne pas prévenir les consommateurs des menaces sur la santé et sur l’environnement liées aux emballages plastiques à usage unique».
La plainte avançait également que le groupe avait «induit en erreur le public au sujet de l’efficacité du recyclage de son plastique et de ses efforts pour combattre la pollution plastique», affirmant notamment que l’utilisation de plastique non recyclé par PepsiCo avait progressé depuis quatre ans alors que le groupe affirmait le contraire.
«Bien que je ne puisse envisager qu’une personne raisonnable ne croit pas en la nécessité de recycler et de protéger l’environnement, cela n’ouvre pas la porte à des assertions imaginaires de responsabilités qui ne règlent en rien le problème existant», a relevé le juge.
Selon lui, «le système judiciaire ne devrait pas être encombré de procès prédateurs ayant pour objectif d’imposer des sanctions tout en cherchant une quelconque infraction».
L’objectif de la procureure était, entre autres, d’obtenir du groupe la fin de ces pratiques, le nettoyage des zones affectées, ainsi que diverses compensations et sanctions financières pour les «dommages infligés aux habitants et à l’environnement de New York».
Ces poursuites, qualifiées d’» historiques et avant-gardistes», s’appuyaient sur des récoltes de déchets effectuées en 2022 le long de la quinzaine de kilomètres de la rivière Buffalo, qui coule dans le nord de l’État et qui se jette dans le lac Érié.