En interdisant aux infirmières de travailler sur deux sites différents, Québec a créé une situation qui pourrait bien, finalement, nuire au système de santé. C’est ce qu’a vivement dénoncé au micro de Sophie Durocher Audrey-Anne Lalonde, une infirmière et stomothérapeute au CHU de Québec.
• À lire aussi: Le contrat social est brisé, selon GND: encore des années pour rattraper les chirurgies, admet Legault
• À lire aussi: Équipe volante publique: jusqu’à cinq infirmières par logement
Mme Lalonde aspire à intégrer un programme universitaire très contingenté visant la formation d’infirmières pédiatriques. Sauf que pour que sa candidature soit retenue, il est préférable que son dossier inclus de nombreuses heures auprès des enfants. Pour y parvenir, elle travaillait au moins une fin de semaine par mois au CHU Sainte-Justine. Ne pouvant plus être employée dans deux établissements de santé, elle voit son rêve devenir tout simplement inaccessible.
«Avec les ressources humaines, on a passé 45 min à évaluer mes options, mais ça revenait toujours au même. Soit je quitte mes fonctions au CHU de Québec, soit je ferme mon dossier à Sainte-Justine et j’oublie mes autres aspirations», a expliqué Mme Lalonde.
Dans ses rêves d’avenir, l’infirmière souhaite ouvrir une clinique à Québec offrant exclusivement des soins pédiatriques, une offre disponible dans seulement deux établissements à l’heure actuelle.
En s’exprimant publiquement aujourd’hui, Audrey-Anne Lalonde espère que son message sera entendu et que le gouvernement reverra sa position sur le travail des infirmières. En attendant, elle invite les fonctionnaires de Santé Québec à revêtir un uniforme d’infirmière pendant une semaine pour mieux comprendre leur réalité sur le terrain.