Un violeur de Saint-Hyacinthe qui a fui pendant une décennie en Colombie, se faisant même passer pour mort, a constaté que la justice peut avoir le bras très long. Après avoir été arrêté et extradé par le pays, il a plaidé coupable pour des agressions sexuelles sur une fillette.
Les déboires de José Alirio Vasquez avec la justice remontent à février 2011, alors qu’il avait été accusé pour avoir agressé sexuellement une jeune fille de 12 ans. Les abus ont duré plusieurs mois jusqu’à ce que la victime tombe enceinte de lui. Le violeur était, à l’époque, âgé de la cinquantaine.
Vasquez était en liberté pendant les procédures judiciaires. Mais au moment où le tribunal a reçu une preuve d’ADN de ses abus, il avait déjà pris la poudre d’escampette en Colombie.
Un mandat d’arrestation a été lancé contre lui au palais de justice de Saint-Hyacinthe pour ne pas s’être présenté devant la cour. Personne n’a eu de ses nouvelles pendant des années.
Faux décès
Puis vers 2017, la femme de l’accusé, qui était encore au Québec, a reçu un avis de décès pour son mari. Elle n’avait toutefois pas averti le Directeur des poursuites criminelles et pénales.
«Ce qu’elle va nous expliquer, c’est qu’en Colombie ce genre de document peut s’obtenir. Donc pour elle, tout est possible. Qu’il soit vivant ou réellement décédé», avait expliqué la procureure de la Couronne, Me Marie-Claude Morin.
Des policiers ont donc poursuivi leur traque pour retrouver le fugitif. Une notice rouge d’Interpol a notamment été émise pour le retrouver, selon nos informations.
En 2022, la cavale de Vasquez a enfin pris fin. Il a été arrêté en Colombie par les autorités locales puis incarcéré en prison. C’est à partir de ce moment qu’il a constaté que la justice canadienne peut avoir le bras long: il a finalement été extradé en mars dernier après des procédures qui ont duré des mois.
Apeurée
À l’époque, la victime était tellement apeurée qu’elle a menti à sa mère en disant qu’elle avait eu un rapport sexuel avec un inconnu. Puis, lors d’une entrevue avec un enquêteur de la Sûreté du Québec, elle a fini par identifier «du bout des lèvres» son agresseur. La fillette, dont l’identité est protégée par la cour, a dû subir un avortement.
José Alirio Vasquez est détenu depuis son retour au Québec. Il a plaidé coupable cet été pour les agressions sexuelles. Il devait d’ailleurs recevoir sa peine vendredi.
Cependant, il a fait une volte-face alors que la Couronne et la défense étaient prêtes à présenter une suggestion commune de sentence au juge Sacha Blais.
«Je n’avais pas compris bien la dernière fois. Je n’écoutais pas bien», a-t-il dit en s’exprimant difficilement en français. Un interprète judiciaire a pourtant été présent à toutes les audiences.
«Je vous prie d’avoir pitié de moi, je suis très malade», a ensuite supplié Vasquez au juge.
Son avocat a présenté une requête pour cesser d’occuper. Le dossier a été remis en janvier, le temps que l’accusé se trouve un nouvel avocat.