L’Union européenne ne voit «aucune justification» à l’application par le président américain Donald Trump de droits de douane supplémentaires sur ses produits, mais est prête à réagir «fermement et rapidement» s’ils devaient se matérialiser, a déclaré mercredi le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, lors d’un événement à Washington.
«Certains affirment que les droits de douane appliqués par l’UE sont plus élevés que ceux existants sur les importations aux États-Unis, mais les données prouvent que c’est faux. L’UE est l’une des économies les plus ouvertes au monde, avec plus de 70% des importations entrant sans être taxées», a-t-il assuré.
Depuis son retour à la Maison-Blanche, M. Trump a annoncé la mise en place de droits de douane réciproques, c’est-à-dire que les États-Unis appliqueront le même niveau de droits de douane sur les produits en provenance d’un pays que le niveau appliqué dans ce pays aux produits américains.
Il a également annoncé le retour de droits de douane sur l’acier et l’aluminium, qu’il avait déjà mis en place durant son premier mandat, avant que son successeur, Joe Biden, ne trouve un accord transitoire avec l’UE afin de les mettre en pause.
Si le président Trump a déjà visé le Canada, le Mexique et la Chine, leur imposant des droits de douane supplémentaires, il a régulièrement assuré que les pays européens étaient également dans son viseur, regrettant pêle-mêle l’accessibilité au marché européen, l’application de la TVA qu’il assimile à des droits de douane, ou encore les normes comme étant autant de barrières au commerce pour les entreprises américaines.
«Si l’on regarde les relations commerciales entre les États-Unis et l’UE, la photographie globale est très équilibrée», a jugé M. Sefcovic, car «en moyenne, l’UE taxe les produits américains à 0,9%, alors que les produits européens sont taxés à hauteur de 1,5% aux États-Unis».
Mais «des droits plus élevés existent de part et d’autre» sur des produits particuliers, a ajouté le commissaire européen, citant notamment les voitures américaines en Europe ou les camions européens aux États-Unis.
«Parfois, les droits de douane sont plus élevés sur certains secteurs aux États-Unis: les produits agricoles américains sont taxés à 3,5% en arrivant en Europe, alors que les produits européens (agricoles) le sont à 5,7% aux États-Unis», a-t-il signalé.
«Si l’on regarde les choses dans leur ensemble, il n’y a aucune justification pour une hausse soudaine et unilatérale des droits de douane par les États-Unis», a insisté M. Sefcovic.