Deux hommes et une femme qui avaient exploité une élève du secondaire âgée de 15 ans en la faisant se prostituer pendant des mois ont coupé court au processus judiciaire en plaidant chacun coupables ce lundi.
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«Lors d’une soirée [la victime] a relaté avoir fait 10 clients sous la contrainte, elle craignait [qu’un des accusés] s’en prenne physiquement à elle si elle arrêtait de faire des clients», a expliqué Me Ann Marie Prince de la Couronne, ce lundi, au palais de justice de Montréal.
Debout devant le juge, Diosmany Lores Almaguer, Renzo Lopez Pacheco et Lysa Witzil-Poupart ont ainsi reconnu leur crime survenu en 2018.
À l’époque, la victime de 15 ans allait à l’école. C’est là qu’elle a fait la connaissance d’une fille qui lui a rapidement présenté Lopez Pacheco.
Initiée à la prostitution
Or, ce dernier était un proxénète et rapidement, il a poussé la victime à «travailler pour lui».
Comme l’adolescente ne connaissait pas le milieu, c’est la conjointe du proxénète, Witzil-Poupart, qui a «initié» la jeune aux règles de la prostitution. Et juste après, elle était envoyée dans un hôtel de Laval pour «faire des clients».
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«Elle en recevait aussi dans un appartement du centre-ville de Montréal», indique le résumé des faits.
L’adolescente a ainsi dû se prostituer en ne gardant que la moitié des gains, puisque Lopez Pacheco et Witzil-Poupart gardaient la moitié.
L’homme de 32 ans gérait les clients et la publicité, tandis que la femme de 29 ans participait à la confection des annonces en ligne.
Livrée à un autre pimp
Pendant des mois, la victime était sous le joug du couple. Mais à un moment, elle est tombée dans les griffes de Lores Almaguer, qui se faisait appeler «Dr Love».
«Il lui a fait croire qu’il allait la chercher alors qu’il l’emmène chez lui», indique le résumé des faits.
Les deux autres accusés les ont rejoints et juste après, la victime travaillait pour le nouveau rapace.
«Il a remis 50% des gains des deux ou trois premiers clients [à la victime], a expliqué la procureure. Pour tous les autres clients, il a conservé 100% des gains.»
L’adolescente a finalement réussi à sortir des mains du proxénète après l’avoir menacé d’appeler la police.
Les trois accusés se sont rapidement fait passer les menottes aux poignets, mais plutôt que d’aller en procès, ils ont plaidé coupables à des accusations en lien avec le proxénétisme. Fait à noter, rien dans la preuve n’indique qu’ils savaient que l’ado n’avait que 15 ans.
Ils reviendront à la cour en septembre, afin que le juge Thierry Nadon prononce une sentence.