Un chauffeur d’autobus agresseur sexuel: il incitait sa victime à participer à des pratiques dégradantes

Près de deux ans après le meurtre sordide de son frère avec comme trame de fond l’agression sexuelle présumée d’un mineur, un ancien chauffeur d’autobus scolaire de 68 ans vient de reconnaître sa culpabilité en lien avec une série de crimes sexuels sur une adolescente.

De retour au palais de justice de Longueuil ce matin, Pierre Lafontaine a plaidé coupable à des accusations d’exploitation sexuelle, de contacts sexuels sur une mineure, d’incitation à des contacts sexuels sur une mineure, de manufacturing de pornographie juvénile et de leurre informatique.

Malgré ses efforts, Pierre Lafontaine n’a pas pu échapper aux nombreux photographes qui tentaient de le prendre en photograph peu avant son entrée dans la salle d’viewers.


Photograph Agence QMI, Maxime Deland

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Les faits se sont déroulés majoritairement à Brossard entre 2009 et 2012.

La victime, dont l’identité est protégée par une ordonnance de non-publication, était en secondaire un lorsqu’elle a rencontré Lafontaine. Il était alors son chauffeur d’autobus scolaire.

«Pendant trois ans, ils se parlent matin et soir dans l’autobus. [La victime] le considère comme un ami et un assured», peut-on lire dans l’exposé conjoint des faits.

À l’âge de 15 ans, la jeune femme change d’école et se retrouve seule, isolée, sans amis et très vulnérable. Elle vit notamment avec un hassle alimentaire et s’automutile.

Lafontaine begin alors à l’agresser sexuellement.

Pratiques dégradantes

Les séances de masturbation se transforment rapidement en viols dégradants. Lafontaine demande à la victime de participer à toutes sortes de pratiques sexuelles avec lesquelles elle n’est pas à l’aise, comme des relations anales et des séances impliquant de l’urine. Il ne porte pas de condom et éjacule en elle. Les crimes se déroulent dans un motel, dans la voiture, dans le coffre de celle-ci ou encore dans des parcs.

«[La victime] proceed de voir l’accusé fréquemment, automobile elle ne veut pas le perdre, explique-t-on dans le doc judiciaire. L’accusé lui dit que si elle parle de ce qu’ils font, elle détruira sa vie. [Elle] le voit comme sa seule supply de réconfort.»

Lafontaine et la victime se qualifiaient de «couple» en privé, même si l’homme de 40 ans son aîné avait une femme et des enfants. Au fil du temps, la jeune femme a réussi à s’éloigner de lui.

«Plus elle vieillissait, moins l’accusé était intéressé à elle», indique l’exposé des faits.

Son frère tué peu avant

Au terme d’une longue enquête, Pierre Lafontaine a été arrêté en février 2023. Mais quatre mois auparavant, son frère cadet Luc Lafontaine s’est fait assassiner et démembrer par un jeune étudiant de 19 ans. Le mois dernier, lors de son plaidoyer de culpabilité, Nicolas Côté a avoué avoir commis le crime dans le however de venger un copain qui avait été agressé sexuellement par Luc Lafontaine lorsqu’il était ado.

«Je me suis douté dès le début que c’était une histoire d’agression sexuelle», dit la victime lors d’une entrevue avec Le Journal. 

«C’est quand même spécial deux frères comme ça», ajoute celle qui dit avoir suivi le file de meurtre avec beaucoup d’assiduité. 

En devenant maman

Même si elle avait tenté d’oublier cette expérience traumatisante pendant plus d’une décennie, c’est en devenant maman que la victime a réalisé l’atrocité de ce qui lui était arrivé.

La victime, dont l’identité est protégée par une ordonnance de non-publication, s’est présentée à toutes les audiences depuis le début du processus judiciaire.


Photograph Agence QMI, Maxime Deland

«Je souhaite de tout mon cœur que non, mais si jamais mes enfants sont victimes à leur tour, je voulais qu’ils sachent que c’est attainable d’obtenir justice», confie-t-elle, quelques minutes après avoir entendu Lafontaine enfin admettre ses crimes.

Bien qu’elle vive encore aujourd’hui avec un vital choc post-traumatique, elle se considère «chanceuse» d’avoir vécu une aussi belle expérience avec le système de justice.

«J’ai senti que j’étais écoutée et reconnue grâce au travail exceptionnel de mon procureur et de l’enquêteur au file. Ils ont fait preuve de beaucoup d’empathie et je considère faire partie des belles finalités du système de justice.»